Alstom : les différentes pistes de reprises

DÉCRYPTAGE - General Electric semble le mieux parti pour racheter la branche énergie du fleuron industriel français Alstom. Siemens a également déposé une offre de rachat, contrairement à Areva ou encore à GDF-Suez, qui ne semblent pas intéressés.

Le PDG d'Alstom, Patrik Kron

Crédit : ERIC PIERMONT / AFP

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Cela fait près de deux mois qu'Arnaud Montebourg travaille sur une solution alternative à General Electric pour le rachat de la branche énergie d'Alstom. Mais ce n'est pas si facile, parce que les industriels français qui pourraient se lancer n'ont pas les reins suffisamment solides.

Areva commence à peine à se relever de ses difficultés financières, et doit encore gérer l'après-Fukushima. Schneider Electric n'a pas l'air intéressé, même pour ne reprendre qu'une partie d'Alstom, la branche transmission et distribution de l’énergie. Et GDF-SUEZ veut rester dans son rôle, comme l'expliquait son président Gérard Mestrallet, samedi 26 avril sur RTL.

"Ce n'est pas notre métier, nous vendons de l'énergie, Alstom fabrique des équipements, nous avons toujours écarté l'idée d'être un fabricant d'équipements", a-t-il déclaré.

Quelles chances pour Siemens ?

Reste alors l'option Siemens. L'Allemand aurait récemment déposé une offre de rachat affirme le Journal Du Dimanche. Mais chez Alstom on n'en veut pas : le rapprochement avec Siemens provoquerait un gros plan social selon Patrick Kron, le PDG d'Alstom.

On peut être assez dubitatif

Patrice Geoffron, spécialiste de l’énergie

Une option qui semble peu probable pour Patrice Geoffron, professeur à l'université de Paris Dauphine et spécialiste de l’énergie. "On peut être assez dubitatif", explique-t-il à RTL. "Il y a eu peu d'empressement à avancer" de la part des deux acteurs de l'énergie. Ce qui lui fait dire que dans tous les cas : "Cette idée 'd'Airbus de l'énergie' ne peut aboutir en un week-end de discussions."

General Electric bien placé

De l'autre côté de l'Atlantique, General Electric multiplie les arguments ces derniers jours, pour tenter de rassurer. L'Américain se présente comme l'un des 50 acteurs économiques les plus importants de France, avec 11.000 salariés dans l'Hexagone, une vingtaine de sites dans l’énergie, les technologies médicales, les services financiers, en plus de trois grosses usines implantées à Buc, au Creusot et à Belfort, où est situé son siège européen.

Et puis l'Américain a déjà un pied dans notre production stratégique puisqu'il participe aux moteurs d'avions fabriqués par Safran, et qu'il fournit aussi les turbines de nos sous-marins d'attaque.