Affaire de "l'Étrangleur d'Étampes" : qu'est-il arrivé aux quatre jeunes femmes retrouvées mortes le long de la Nationale 20 ?

Le 24 décembre 1980, Sylvie Le Helloco, une serveuse de 20 ans disparaît aux abords Nationale 20, une des routes les plus passantes de France. Le 25 décembre, le corps sans vie de la jeune femme est retrouvé dans une bâche plastique, près d'une aire de stationnement.

Le cas de cette victime n'est pas isolé : entre 1980 et 1983, quatre jeunes femmes blondes, aux traits étrangement similaires, ont été retrouvées mortes dénudées, étranglées aux abords de la Nationale 20. Michèle Couturat, Sylvie Le Helloco, Christine Devauchelle et Pascale Lecam, ont été manifestement victimes d'un sadique, un individu accusant un goût pervers pour la mise en scène et la souffrance. Un procédé qui lui vaut le nom de "l'étrangleur d'Étampes".

Longtemps restés inexpliqués, la justice rouvre les dossiers avec une nouvelle arme : l'ADN. En 2009, un profil génétique masculin est finalement détecté : Philippe L. Le suspect est interrogé la même année mais le procureur estime que le suspect n'a pas le profil d'un violeur et n'a jamais été mis en cause dans des agressions sexuelles. Les faits sont, à l'époque, déjà prescrits, et la libération de cet homme est inévitable. 

Cette affaire reste vraiment dans l'ADN de la PJ de Versailles

Gilles Leclair

Si l'ADN permet à la justice de rouvrir les dossiers, le meurtrier demeure introuvable. À ce jour, aucune piste n'a mené à l'étrangleur. 43 ans après le premier meurtre de la N20, le dossier reste l'un des plus compliqués jamais traités par la police judiciaire. Il est désormais clos.

Dans L'Heure du crime, Gilles Leclair, ancien patron de la police judiciaire de Versailles à l'époque des faits, est revenu sur l'affaire non résolue de l'étrangleur. "On la considère comme un échec. Collectivement, on a tout travaillé ensemble sur des pistes qu'on n'a pas pu mettre en application. Cette affaire reste vraiment dans l'ADN de la PJ de Versailles. En tout cas pour ceux qui ont travaillé entre 70 et 90. C'est quelque chose qui nous est resté sur le cœur", confie-t-il au micro de RTL. 

Il poursuit : "On était très démunis par la science et les technologies. Si on avait eu l'ADN, la téléphonie, la vidéo surveillance, toutes les possibilités du numérique, les relevés d'empreintes, et presque aussi les réseaux sociaux. On n'avait pas non plus la coopération internationale. On a sûrement raté quelque chose".