Le décès d'une sexagénaire, amenée aux urgences de l'hôpital Cochin à Paris pour une plaie au pied avant que son décès ne soit constaté six heures plus tard a remis sur la table le débat sur la saturation des services, immédiatement pointée par la CGT. Si l’hôpital récuse de son côté tout problème d'effectif.
Une question particulièrement sensible, alors que l'hôpital Cochin
accueille depuis novembre une partie des flux de patients qui étaient
auparavant transférés par les pompiers aux urgences de l'Hôtel-Dieu,
converties en centre de consultations 24H/24 malgré une opposition
syndicale et politique.
"Cet accident, c'est la chronique d'une mort annoncée, assure Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et porte-parole de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France. Nous avions signalé que les services d'urgences de Paris étaient surchargés et que la fermeture d'un site d'accueil à l'Hôtel-Dieu allait entraîner des dysfonctionnements dans les autres hôpitaux", poursuit-il.
"C'est une surenchère syndicale, estime pour sa part Guy Vallancien, professeur de médecine et ancien chargé de mission au ministère de la Santé. En 1986, il y avait 13.000 praticiens hospitaliers en France, aujourd'hui nous en avons 45.000. Nous avons injecté 1.000 médecins par an dans les hôpitaux publics, on pourrait en mettre 10.000 de plus, ça ne changerait rien", assure le président du Cercle santé société.
L'enquête internet ouverte par l'AP-HP, dont dépend l'hôpital Cochin, devra
déterminer si des négligences ont été commises par les personnels de
l'établissement. Tout l'enjeu est d'expliquer comment une femme de 61 ans, transférée à 16H48 par les
pompiers "pour une plaie au pied" à la suite d'une "chute sans signe de
gravité", soit trouvée morte six heures plus tard, à 23H00, assise dans
une zone d'attente.
Pour Guy Vallancien, c'est d'abord une question de "malchance". C'est un évènement exceptionnel. C'est probablement quelqu'un qui a fait un arrêt cardiaque massif. Elle aurait pu le faire chez elle ou dans la rue. Le problème c'est qu'elle l'a fait dans une structure hospitalière", estime le spécialiste.
Selon lui, "tout dépend des structures hospitalières. Vous en avez des très organisées et d'autres beaucoup plus désorganisées, qui n'ont pas su régler leur production de soins", alors que "quand vous ne faites que de l'urgence, tout est prévisible. Vous savez dans la journée, les moments d'afflux, les moments de telle ou telle pathologie".
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