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"Vous passez de 400 à 0 km/h en 2 secondes" : ex-pilote de chasse dans l'armée, il a frôlé la mort lors d'un exercice

Pendant plus de vingt ans, Olivier Pallier a été pilote de chasse dans l'Armée de l'air française. Avec plus de 5.500 heures de vol au compteur, il a mené des missions en France et à l'étranger, à bord du Mirage 2000. Au micro de Faustine Bollaert, il raconte notamment ce jour de 1998 où il a dû s'éjecter de son appareil, quelques secondes avant l'impact.

Olivier, ancien pilote de chasse était l'invité de Faustine Bollaert ce mardi 18 novembre

Pilote d'avions de chasse pendant 20 ans, les coulisses d'un métier hors norme

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Des heures en l'air, il en a passé ! Pendant plusieurs dizaines d'années, Olivier Pallier a fendu le ciel aux commandes des appareils français les plus sophistiqués. Mais si ce métier fascine et attire, il est aussi éminemment dangereux. Le pilote de chasse le sait mieux que quiconque, lui qui a frôlé la mort au cours d'une mission, il y a près de 30 ans...

Nous sommes le 15 juillet 1998, Olivier Pallier est aux commandes d'un Mirage 2000. "Je suis en vol de qualification pour obtenir mon diplôme, c'est mon septième, le dernier", raconte-t-il. Alors qu'il effectue les manœuvres demandées, l'avion tombe soudainement en panne. Une première fois "8-9 minutes", avec une défaillance mineure n'empêchant pas Olivier de poursuivre son vol. Mais c'est une seconde panne, plus courte, "1 minute 20", qui va alerter Olivier. Une panne plus intense, paralysant l'appareil. "Tous les voyants s'allument et sonnent, retrace l'ancien pilote, avant d'ajouter : contrairement aux autres avions, un avion de chasse ne plane pas. À partir du moment où l'avion s'arrête, il va piquer".

Lancés à pleine vitesse, le pilote et son navigateur n'ont donc pas d'autres choix que de s'éjecter. "C'est très rapide. Imaginez que vous êtes sur l'autoroute, vous mettez la main par la fenêtre de votre voiture à 130 km/h. Là, on est à 400. Donc, on prend 400 km/h sur tout le corps, c'est ultra violent. On sort avec le siège. Il y a un premier parachute qui va stabiliser le siège, et un second qui va déployer le vrai parachute. Et là, vous passez de 400 km heure à zéro. Et tout ça dure 2,35 secondes", explique-t-il.

Le crash de l'avion

Seulement 5 secondes après l'activation de la poignée, Olivier s'échoue dans un champ. Il pense immédiatement à son navigateur, lui aussi dans le cockpit de l'avion : "Je l'appelle. Je vois qu'il est à 50 mètres de moi. Il me fait signe que tout va bien". Au même instant, le pilote aperçoit une boule de feu : son avion vient de se crasher. "Je me dis que j'ai peut-être tué des gens innocents".

Une ambulance est dépêchée sur place afin d'évacuer le pilote. Transporté jusqu'à l'hôpital, il y subit une batterie de tests. "Dépistage de l'alcool, etc. On a tolérance zéro lorsqu'on est pilote". Et au sortir du complexe médical, Olivier peut enfin souffler : "les gendarmes chez qui je suis allé faire ma déposition m'apprennent que ça n'a touché personne. Il n'y a que des dégâts matériels".

Une semaine seulement après l'accident, Olivier a repris les commandes d'un avion. Pour lui, c'est une façon d'endiguer la progression du traumatisme : "C'est comme un accident de voiture : il y a un traumatisme et il faut vite revoler ou il faut vite reconduire pour passer outre", se justifie-t-il. Et pour sa première mission depuis l'incident, il n'a pas hérité de la pire : "Un beau vol avec un départ du nord de la France pour aller en Corse".

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