Vote sur les trottinettes en libre-service à Paris : les marques ont payé des influenceurs pour mobiliser la jeunesse
Les trois opérateurs de trottinettes sur la sellette à Paris ont mobilisé des influenceurs pour inciter les jeunes à voter en leur faveur dimanche 2 avril, lors de la consultation publique organisée par Anne Hidalgo. Pour la mairie de Paris, ces méthodes posent un problème d'éthique.
Le sort des trottinettes en libre-service sera bientôt tranché dans la capitale. La mairie de Paris organise un vote dimanche 2 avril sur ces 15.000 engins qui ont conquis Paris en quelques années. Pour cette consultation citoyenne inédite, censée éclairer la mairie en vue du renouvellement ou non de l'autorisation de circuler de ces deux roues, les votants devront être Parisiens et inscrits sur les listes électorales. Un seul bureau de vote sera ouvert par arrondissement de 9h à 19h.
Les opérateurs assurent, pétition et sondage à l'appui, qu'une majorité des Parisiens de moins de 65 ans sont opposés à une interdiction. Mais ils pressentent un vote négatif : parmi leurs utilisateurs, que la jeunesse éloigne statistiquement des bureaux de vote, qui se déplacera pour les soutenir ?
Décidés à se défendre coûte que coûte, les opérateurs ont mobilisé des influenceurs, en rémunérant certains, pour pousser leurs fans à aller voter à coups de hashtags et de vidéos sur les plateformes. "La ville de Paris a besoin de toi. Parce que si les trottinettes en libre-service sont supprimées, c'est plus de voitures sur Paris. C'est aussi plus de scooters. Alors ne laissez pas les autres décider à votre place. Rendez-vous dans votre arrondissement pour voter", explique par exemple un influenceur français à ses 800.000 abonnés sur TikTok.
Pour la mairie de Paris, cette méthode pose un problème démocratique. "Aujourd'hui, c'est sur des trottinettes électriques. Demain, ce sera sur quoi ? On voit bien que la question des financements privés dans le cadre de votes pose quand même une question d'ordre éthique", souligne David Belliard, adjoint en charge de la mobilité à la mairie de Paris, joint par RTL.
Pour la marque Tier, il n'y aucun problème à tenter d'influencer ainsi la jeunesse, car les conditions du scrutin seraient défavorables à leurs intérêts. "La votation organisée par Paris n'est pas optimale en termes de mobilisation. Le vote électronique et la procuration ne sont pas autorisés et c'est le jour du marathon de Paris", déplore pour RTL Erwan Lepage, directeur des affaires publiques de l'opérateur. Verdict dimanche. Puis la mairie de Paris décidera de renouveler ou non la licence des opérateurs.
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