"Enfants en danger : dans le doute, agissez !". C'est le slogan de la campagne nationale lancée le 1er mars pour lutter contre les violences faites aux enfants. Elle permettra de faire connaître le 119 (Allô enfance en danger) et "d'alerter la société sur le fait que l'immense majorité des violences sont commises dans le cadre familial", a expliqué Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes dans une présentation à la presse mardi 29 février.
Cette campagne promeut le "premier plan interministériel de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux enfants". Conçu sur trois ans (2017-2019), il vise quatre objectifs : quantifier et comprendre les violences, sensibiliser et prévenir, former les professionnels et accompagner les victimes. Autant de moyens de limiter les violences faites aux enfants, un phénomène encore trop méconnu en France : "Le vrai sujet, c'est le quotidien de milliers d'enfants qui en sont victimes, qu'on ne décèle pas, ou qu'on tait car on ne sait pas à qui le dire", s'est désolée la ministre, comme le rapporte l'AFP.
L'obstacle principal auquel se heurte l'identification des violences faites aux enfants est le manque de données : si le 119 signale 47.000 enfant chaque années, les statistiques officielles manquent. C'est pourquoi le premier pan de ce plan consiste à augmenter la connaissance des violences, en recueillant systématiquement les données relatives aux homicides d'enfants âgés de 0 à 17 ans et en approfondissant les analyses en cas de mort d'enfant.
Pour favoriser la sensibilisation, la ministre prévoit d'actualiser le livret "première naissance" envoyé au futurs parents par les CAF, s'intéressant notamment au syndrome du bébé secoué, à la limitation des temps d'utilisation des écrans et au conséquences des violences sur un enfant. Côté formation, un "référant maltraitance" sera désigné dans chaque hôpital, des conférences pour les médecins seront programmées et un nouveau CAP petite enfance sera mis en place dès 2017. Enfin, le plan souhaite mieux recueillir la parole de victime en mutualisant les différentes plateformes mises à leur disposition, développer des unités d'accueil médico-judiciaires et l'accès à l'information pour les victimes.