VIDÉO - Nord : les images spectaculaires de la destruction de la tour Kennedy sous 800 kilos d'explosifs

C’est la fin d’un mythe. La tour Kennedy, monument emblématique du paysage urbain de Lille et de la région, a été foudroyée ce dimanche 20 juillet. Un terme utilisé dans le domaine du bâtiment pour désigner la destruction totale de cette structure imposante. Haute de 95 mètres et composé de 28 étages, cet immeuble de logements sociaux, construit à la fin des années 60, n’était pas simplement un bâtiment. Il représentait une institution, une figure familière dans la vie de milliers d’habitants du quartier. Aujourd’hui, la tour, qui a traversé près de six décennies d’histoire, a disparu dans un nuage de poussière.

L’opération de destruction a mobilisé 800 kilos d’explosifs. Le moment a été impressionnant pour les témoins, venus assister à cet événement historique, y compris d’anciens habitants de la tour, comme Fatiha, qui n’a pas pu retenir une émotion palpable alors que la tour s'effondrait. "Je vois mon ancien appartement. A chaque fois que je passais devant je disais à mes enfants 'regardez, j’habitais au 22ème étage'. Je comptais toujours les étages en montant", raconte-t-elle, visiblement émue.

Un épais brouillard de particules de béton

Un moment de vie effacé d'un simple geste. Le bouleversement est immédiat pour ceux qui ont vécu dans ces murs, et pour certains, il est même difficile à digérer. "C'est un choc, c'est impressionnant", confie une autre ancienne résidente. "C’est très rapide, contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer", ajoute-t-elle, soulignant la violence et la rapidité du processus.

Lorsque les explosifs ont fait leur travail, un épais nuage de poussière a envahi le quartier. Ce nuage de particules de béton s’est rapidement dispersé, envahissant les rues alentour, offrant une scène presque irréelle de la fin de ce bâtiment si familier. 

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Cette destruction, bien que poignante pour ceux qui ont vu la tour s’effondrer, est avant tout le résultat de décennies de dégradation. À l’heure où l’entretien de la tour est devenu de plus en plus coûteux, les autorités n’ont eu d’autre choix que d’envisager sa destruction. Entre des ascenseurs ne desservant pas tous les étages, la présence d’amiante, et des coûts de mise aux normes prohibitifs, le bâtiment n’était plus en état de répondre aux exigences modernes.

"J’ai un pincement au cœur… J’ai eu mes enfants dans cette tour : une fille et un garçon. J’ai une sœur qui y a vécu aussi. C’est un moment de vie"

Nadia, ancienne résidente de la tour Kennedy

Anne Voituriez, maire de Loos, a pris la parole sur RTL pour expliquer la situation. "Mettre cette tour aux normes était devenu trop cher. De plus, les logements dans cette tour accueillaient de plus en plus une population précaire, ce qui ne rendait plus la structure rentable. À long terme, une tour de cette hauteur, dans le cadre d’un bailleur social, n’est plus viable. Il faut pouvoir facturer des loyers suffisamment élevés pour assumer les coûts de maintenance et de sécurité", précise-t-elle.

Les 1.700 habitants évacués pour l'opération pourront revenir chez eux d’ici la fin de journée, après avoir été temporairement relogés. Mais avant cela, un chantier colossal s'annonce. Les 19.000 tonnes de gravats laissées par la tour devront être déblayées et triées. Ce travail de démolition et de nettoyage prendra plusieurs semaines, et devrait se prolonger jusqu’au mois de septembre 2025.