Des membres de la police judiciaire (PJ) marseillaise ont tenu à manifester, jeudi 6 octobre, contre la réforme de la PJ. La mobilisation a réuni 200 officiers de la police judiciaire à l'Évêché, l'hôtel de police de Marseille. Cette réforme prévoit de placer tous les services de police d'un département : renseignement, sécurité publique, police aux frontières et police judiciaire sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale dépendant du préfet.
Si la manifestation a eu lieu aujourd'hui, c'est pour la venue de Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale. Les officiers se sont d'abord mobilisés devant l'hôtel de police avec leur gilet siglé "police judiciaire", barré d'un bandeau noir pour l'occasion. Ils ont observé une minute de silence avec une peluche de tigre, en référence au nom que portait l'ancêtre de la police judiciaire au début du 20ème siècle : les "brigades du Tigre".
Peu après, les officiers se sont alignés, en silence, dans les couloirs de l'hôtel de ville, pour accompagner la sortie de réunion de Frédéric Veaux. Ce dernier a dû traverser les couloirs du bâtiment sous le regard des membres de la PJ.
"Je suis rentré dans la PJ il y a 20 ans, je suis un enfant de la PJ. Cette réforme voudrait nous diluer sous la direction départementale, on va être broyé dans la masse. On ne pourra plus se concentrer sur les enquêtes sur la délinquance du crime organisé qui prennent du temps", a expliqué anonymement un chef de groupe de l'Office anti-stupéfiants (Ofast), représentant de l'Association nationale de la police judiciaire (ANPJ), structure "apolitique" et "asyndicale" créée en août en opposition à la réforme.
"Lors de la réunion, il n'a pas bougé d'un iota, malgré les inquiétudes exprimées par les différents directeurs de la région qu'il a rencontrés", a rapporté ce chef de groupe de l'Ofast. La réforme est défendue par Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et Frédéric Veaux.
Les officiers de la police judiciaire de Marseille ne sont pas les seuls à s'être inquiétés de la réforme. Dominique Laurens, la procureure de la ville phocéenne, avait exprimé des réserves. "Le choix qui a été fait de bâtir un dispositif sur le département nous paraît effectivement problématique sur la pertinence opérationnelle à repérer ces équipes (criminelles) qui sont extrêmement mouvantes et qui bien évidemment s'affranchissent totalement de ces frontières" administratives.
"Qui sera en capacité prochainement de traiter nos enquêtes de fraudes sociales, fiscales, nos enquêtes que nous souhaitons engager sur le grand circuit de blanchiment ou sur le détournement de fonds publics ?", avait-elle encore demandé. Des mobilisations contre cette réforme avaient déjà eu lieu à Bordeaux, Nancy et Toulon. Des nouveaux mouvements sont déjà promis par différents acteurs de la police judiciaire.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte