"Si l'on cherchait à dégoûter les Français de la politique, on a trouvé une belle idée." Ainsi s'intitule le billet d'un éditorialiste du Journal de Saône-et-Loire. La photo qui accompagne l'article n'est pas celle d'un ténor socialiste, non c'est celle d'un petit élu avec son écharpe tricolore. De quelle belle idée parle-t-on? Eh bien d'une loi dont vous n'avez sans doute pas entendu parler, qui interdit désormais aux maires des communes de moins de 1000 habitants de renoncer à leurs indemnités.
Oui oui une augmentation forcée en quelque sorte. Et les élus des villages ne sont pas contents du tout. Leur indemnité s'élève à 1.178 euros mais la plupart des maires renonçaient à tout ou partie de cette somme pour éviter de grever le budget de leur village. "Multipliez cette somme par 12 mois et cela fait un montant qui équivaut à la baisse des dotations de l'État" ironise un petit élu.
La loi partait d'une bonne intention, valoriser le travail des élus locaux. Le symbole n'est pas bon explique le maire de Blanot qui jusqu’à présent ne touchait que la moitié de son indemnité maximum. "Je travaille à côté et n'avait pas besoin de cette somme" explique-t-il.
L'élu d'un village voisin annonce lui qu'il va refuser son augmentation,"tant pis je serai hors la loi, je prendrai cet argent quand le Smic sera à 2000 euros ! Avec ce genre de loi tout ce qu'on fait c'est s'éloigner un peu plus les citoyens de leurs représentants." On a presque envie de lui dire qu'il a tord, tant son indignation nous rappelle que la politique c'est encore pour certains bons samaritains un engagement désintéressé.
"Aubry frappe du gauche" titre Sud-Ouest. "Martine à la chasse" dans les Dernières nouvelles d'Alsace. "Une gauche brisée" en une d'Ouest-France. La presse est cinglante au lendemain de la tribune de Martine Aubry dans les colonnes du Monde. Les éditorialistes se divisent en deux camps, ceux qui pensent que le PS a déjà implosé et ceux qui estiment qu'il ne s'agit désormais que d'une question de temps pour le parti au pouvoir.
"François Hollande doit regretter, écrit Stéphane Dupont dans les Échos, d'être parti à l'autre bout du monde" alors que la majorité est en train de voler en éclats". "Avis de tempête au sommet de l'État" titre justement le Parisien aujourd'hui en France. La charge de Martine Aubry menace de tout faire exploser alors que la guerre froide semble déclarée entre François Hollande et Manuel Valls. "On est en 1962 explique un proche du président, c'est la crise des missiles l'escalade nucléaire entre Kennedy et Kroutchev soit ça retombe soit ils vont jusqu'au bout." Le même proche évoque même un changement de Premier ministre avant l'été.
En fait confie un ministre de premier rang, Manuel Valls veut être candidat en 2017 et il cherche un prétexte pour partir, regardez comme il hystérise le débat autour de la loi El Khomri en disant qu'il ira jusqu'au bout. Le Parisien croit savoir que Manuel Valls réfléchit à publier un livre avant l'année prochaine. Le journal La Tribune pose la question en une ce matin, "Valls, briseur de tabou ou kamikaze?"
En attendant François Hollande a lui joué les bons samaritains au Pérou en faisant le guide dans une expo photo de Raymond Depardon à Lima, c'est le Figaro.fr qui raconte la soirée très décalée du président commentant pour son homologue péruvien les clichés de la France profonde. Les deux hommes s'arrêtent un instant devant la photo d'un mur tapissé d'affiches du parti communiste avec le slogan, "Une gauche courageuse, ça change la vie". Il n'a pas fait de commentaires...
S'il y a un article à lire dans le Monde jeudi 25 février, c'est ce reportage de deux pages avec les infirmiers et les aides-soignants de l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Hôpital situé à quelques centaines de mètres des terrasses de café attaquées par les kamikazes il y a 3 mois et demi. C'est ici que sont arrivés les premiers blessés par balle. 45 au total y seront soignés, aucun ne mourra.
Ce n'est pas un énième récit de la soirée, c'est une ode au courage, au sang froid, à la solidarité de toute part, les infirmières qui reviennent travailler alors qu'elles venaient de finir leur garde, et les patients aussi. Comme cet homme au fémur explosé qui assure ne pas avoir besoin d'antalgique, ou ceux criblés de balles qui leur disent, "moi ça va, occupez-vous des cas les plus graves." "On n'avait pas de mots alors on leur tenait juste la main", explique Linda.
Peu avant les attentats, en pleine grève à l'Ap-Hp, elle avait décidé de démissionner de Saint-Antoine pour le 15 janvier, elle a retiré sa démission. "Avant quand j'arrivais aux urgences je me demandais ce que je faisais là, maintenant je me demande ce que j'irai faire ailleurs. Aujourd'hui on est fier d'appartenir à cette institution, de pouvoir être utiles en toute circonstance. Notre métier ce soir-là a pris tout son sens." Les kamikazes ne tueront jamais les bons samaritains!
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