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"Ubuesque" : à Strasbourg, une nouvelle piste cyclable trop large crée d'énormes bouchons
La rue Mélanie de Strasbourg a une nouvelle piste pour les vélos, mais celle-ci empêche les voitures de se croiser dans les deux sens. De quoi ralentir pendant 45 minutes des dizaines de véhicules, sur à peine 300 mètres.
Des cyclistes sur une piste cyclable (illustration).
Crédit : THOMAS COEX / AFP
Quand l'Alsace se transforme en Absurdistan : ce pays où les normes sont parfois surprenantes, pour ne pas dire désarmantes. Dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg, la rue Mélanie possède une nouvelle piste cyclable, mais celle-ci est tellement large qu'on ne peut plus rouler en voiture.
Cet axe voulu par la mairie écologiste de Jeanne Barseghian est une double voie de circulation pour les vélos. Sauf que les véhicules à côté ne peuvent plus se croiser : il ne reste qu'une seule voie pour elles, à double sens. Problème ? Cette rue mène à l'un des parcs préférés des Strasbourgeois, le Pourtalès, très fréquenté le week-end.
Résultat, il faut parfois s'armer de patience le temps que les automobilistes reculent sur plusieurs dizaines de mètres, avancent, se décalent pour se laisser passer.
160 voitures bloquées ce week-end
Plus de 160 voitures ont été coincées sous les fenêtres de Jacques ce week-end. "Ils nous ont encore inventé un truc, cela n'existe pas dans le monde… Il y avait 70 voitures qui voulaient sortir et 90 pour entrer. Imaginez le binz… Ils ont mis pratiquement trois quarts d'heure à essayer de débloquer la chose", raconte-t-il.
"300 mètres en 45 minutes, on est plus fort à Paris qu'à Strasbourg", corrobore un autre habitant, qui a mesuré la distance. Manon habite au bout de la rue Mélanie. Pour elle, ce n'est pas étonnant que les automobilistes se fassent piéger quand on découvre les panneaux de signalisation.
"C'est quand même formidable, c'est marqué vous avez la priorité sauf si un véhicule vient en face. Donc on ne sait pas et à l'opposé, c'est l'inverse : vous n'avez pas la priorité sauf si un véhicule vient", décrit-elle, déplorant une situation "ubuesque".
Les riverains eux se demandent comment ferait une ambulance qui doit passer en urgence dans la rue. Peut-être que les secouristes viendront à vélo.
