Tour Eiffel fermée : pourquoi le personnel est-il en grève ?
Le personnel de la Tour Eiffel a fermé le monument au public ce lundi 19 février pour entamer une grève reconductible. Les salariés protestent contre la mauvaise gestion du site, dont l'actionnaire majoritaire est la mairie de Paris.
Les touristes venus visiter la Tour Eiffel ont trouvé porte close ce lundi 19 février. Et pour cause, une grève reconductible paralyse le monument parisien. Les deux syndicats du personnel de la Dame de fer, la CGT et FO, dénoncent la mauvaise gestion financière du site. D'après les syndicats, cette gestion "mène tout droit la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (SETE) dans les pires difficultés". La mairie de Paris, l'actionnaire ultra-majoritaire, imposerait à la société un modèle "intenable".
En cause, un équilibre entre recettes et dépenses sérieusement mis à mal par la crise du Covid-19, qui a engendré un déficit d'environ 120 millions d'euros sur 2020 et 2021. Pour faire face, la SETE a bien été recapitalisée à hauteur de 60 millions d'euros la même année, mais "le modèle de base" qui prévoyait une augmentation de la redevance pour la mairie "n'a pas été changé", déplore Alexandre Leborgne, représentant CGT.
Les salariés font aussi part de leur inquiétude quant au montant des travaux engagés ces dernières années, "en progression de 128 millions d'euros depuis 2019", ont-ils pointé, cités par l'Agence France-Presse. Malgré ces sommes, "de nombreux points de corrosion sont visibles, symptômes d'une dégradation inquiétante du monument" vieux de 135 ans, fustigent-ils.
Selon le délégué CGT des salariés du monument, la grève est bien partie pour durer : "On a d'énormes investissements, notamment rien que pour la campagne de peinture à réaliser [en vue des Jeux Olympiques de Paris cet été, Ndlr]. Et si notre actionnaire et propriétaire siphonne tous les ans les caisses de l'entreprise, on ne voit pas comment on va faire face aux dépenses", déplore-t-il, précisant à RTL que l'augmentation constante du prix du billet d'entrée n'est pas une solution pour palier les "100 millions d'euros investis", pour "seulement 3% du monument décapé", cite encore l'AFP.
Les discussions avec la direction ont repris dans l'après-midi. Les syndicats réclament la création d'un "fonds de dotation spécial" pour faire face à de futures "dépenses colossales".
