McCain, Ricoré, Bic... Autant de marques qui s'exposent pendant toute la durée du Tour de France. Elles animent à elles seules l'avant course, en distribuant goodies, gadgets et autres paquets de saucisson. Pour satisfaire le public toujours nombreux sur les routes françaises, de nombreux hôtes mais surtout hôtesses sont embauchés pour la durée de la Grande Boucle. Et si l'ambiance est toujours au rendez-vous en façade, dans les coulisses, le décor est bien différent.
Franceinfo est allé à la rencontre de ces jeunes femmes, qui empochent environ 2.000 euros net sur la période, pour faire ce travail. Force est de constater que les aléas sont nombreux. Entre les insultes, les mains aux fesses ou les blagues graveleuses... Le sexisme rythme quotidiennement chaque étape du tour de France.
Charlotte, 27 ans, travaille pour un fabriquant de frites et appréhende davantage les attitudes des spectateurs. "Rien de très poétique, pardon par avance... Il y a la traditionnelle 'Je te mettrai bien ma saucisse' ou la classique 'Tu veux un peu de sauce ?' et l'inévitable 'Tu es toute nue sous ta frite ? (...) Dans la vraie vie, je descendrais mettre des baffes. Mais là, je représente une marque. Donc tu encaisses et tu souris", explique-t-elle.
Quelqu'un m'a jeté un verre d'urine, ça dégoulinait, ça sentait fort, c'était horrible
Une hôtesse du Tour
Sourire, être plaisante et agréable. Telle est la mission principale de ces jeunes femmes, très souvent étudiantes ou en recherche d'emploi. Si la demande de numéro de téléphone est régulière, certaines sont confrontées à des actions beaucoup moins drôles. Auprès de Franceinfo, Élodie raconte alors sa mésaventure avec des supporters hollandais : "Quelqu'un m'a jeté un verre d'urine, ça dégoulinait, ça sentait fort, c'était horrible". Ce coup-ci, sa réponse fut immédiate avec un doigt d'honneur adressé à ce groupe de supporters.
Urine, vin, eau, lessive... Les situations ubuesques sont nombreuses et pourtant les hôtesses n'ont théoriquement pas le droit de se plaindre malgré les "radine", "salope" et autre "connasse" entendus tout au long du trajet. Élodie résume la situation : "Le public a laissé son cerveau à la maison". Pourtant, celle qui est chef de projet événementiel le reste de l'année confesse revenir chaque année car "la grande majorité des gens que l'on croise sont adorables". De quoi remonter le moral de ces dernières qui doivent, qui plus est, gérer la fatigue et les nombreux kilomètres avalés pendant les trois semaines de la Grande Boucle.