Depuis quelques semaines, la plateforme TikTok est le théâtre d'un débat animé. Il concerne le compte Abrège frère, créé fin janvier, avec pour concept de résumer des vidéos jugées trop longues en quelques secondes. Le compte a rapidement gagné en popularité avec plus d'un million d'abonnés, avant d'être banni de la plateforme mi-février. Cette ascension fulgurante a mis en lumière des questions plus larges sur la représentation des femmes et la liberté de parole en ligne.
Le principe du compte Abrège frère est simple : résumer des vidéos jugées trop longues sur TikTok en quelques secondes, permettant ainsi à ses abonnés de gagner du temps. Son créateur, connu sous le pseudonyme "chinois français", interrompt les vidéos dès le début pour ensuite en donner un résumé succinct, accompagné du temps "gagné" grâce à cette abréviation. Un concept déjà vu, mais qui a rapidement attiré l'attention et suscité un large débat sur les réseaux sociaux.
Lorsque le compte Abrège frère a commencé à résumer des vidéos, il a s'est principalement intéressé à celles réalisées par des femmes. De nombreux commentaires ont alors été postés sous les vidéos, demandant aux créatrices de contenu d'abréger leurs histoires, parfois de manière condescendante. Certains ont même franchi la ligne du cyberharcèlement, menaçant les femmes qui osaient parler pendant plus d'une minute.
Ce débat soulève des questions importantes sur la représentation des femmes et la liberté de parole en ligne. Certains voient dans le compte Abrège frère une forme de mansplaining, renforçant ainsi les stéréotypes sexistes selon lesquels les femmes parlent trop et devraient être réduites au silence. D'autres estiment que ce concept ne fait que refléter les préférences des utilisateurs pour un contenu concis et immédiat.
Face à ces tensions, de nombreuses voix se sont élevées pour appeler à une réflexion plus approfondie sur la manière dont les femmes sont représentées et traitées sur les réseaux sociaux. Certains demandent au créateur de Abrège frère de reconsidérer son approche et de prendre en compte les répercussions de son contenu. D'autres appellent les utilisateurs à faire preuve de respect et de bienveillance envers toutes les voix, quel que soit leur genre.
Parmi les voix qui se sont élevées, celle de Chloé Thibaud, journaliste et autrice pour Simone Media, elle témoigne sur ses réseaux sociaux l'idée que le concept de Abrège frère renforce "plusieurs stéréotypes sexistes liés à la parole des femmes". Dans un édito, publié le 14 février et intitulé Pourquoi je n'ai pas envie d'abréger frère la journaliste dénonce la misogynie du phénomène prenant de plus en plus d'ampleur.
"Parmi les 59 vidéos que Abrège frère passe au crible, 45 vidéos étaient incarnées par des femmes. (...) J'adore l'humour, hein, mais un homme qui dit à une femme d'abréger, avec condescendance, et résume son propos à sa place (...) je jugerais que ça correspond à un concept féministe hyper important (...) Le mansplaining" écrit-elle.
Alors que certains voient dans ce compte une menace pour la voix des femmes et un reflet des inégalités de genre dans notre société, d'autres voient dans ce compte une forme de divertissement léger et une manière de gagner du temps en résumant des vidéos jugées trop longues. Sur les réseaux sociaux où le contenu est souvent abondant et les utilisateurs pressés, cette approche est qualifiée de "pratique" pour consommer rapidement une grande quantité de contenu.
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