La France a "dix années dures à passer". Marc Trévidic tire à nouveau la sonnette d'alarme. En moins d'une semaine, immédiatement après l'arrestation de trois jeunes femmes prêtes à faire exploser à Paris une voiture remplie de bonbonnes de gaz, trois adolescents ont été arrêtés et mis en examen pour avoir envisagé de commettre un attentat. Ces trois mineurs, âgés de 15 ans, ont également été en contact avec le jihadiste français Rachid Kassim, soupçonné de téléguider des attaques depuis la zone irako-syrienne.
Pour l'ancien juge antiterroriste, il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg. "Il ne faut pas croire qu'il n'y a que des femmes et enfants", a-t-il déclaré sur France Inter, jeudi 15 septembre. Selon lui, l'activité de ces individus "fragile" ne serait que d'un écran de fumée mis en place par Daesh. "C'est une possibilité pour eux d'occuper le terrain, mais cela ne veut pas dire qu'ils n'aient pas des gens beaucoup plus professionnels qui préparent des choses beaucoup plus graves", a-t-il ajouté.
Car avec ces petites cellules locales, désormais parfois menées par des femmes jihadistes recrutées sur Internet, le groupe État islamique chercherait en quelque sorte à détourner l'attention des services de renseignement. "On accepte qu'elles aillent sur le terrain. On actionne énormément de monde sur Internet, on leur donne le feu vert parce qu'on veut occuper le terrain. Plein d'actions sont menées pendant que l'on prépare quelque chose de plus gros", a estimé Marc Trévidic.