Télétravail : est-ce déjà la fin du modèle dans les entreprises françaises ?

Le télétravail a connu un succès contraint lors de la pandémie de Covid-19. Si la pratique s'est étendue à de nombreuses entreprises depuis, il semblerait que le modèle tende désormais à s'essouffler. Certains employeurs reviennent même sur leurs positions et demandent à leurs employés de revenir au bureau en présentiel.

La tendance a commencé aux États-Unis : Google, Amazon et même Zoom... Ces entreprises ont décidé de faire revenir leurs employés au bureau. La France suit le mouvement, bien que 2/3 des salariés n'en bénéficient pas, comme le rappelle Jean-Claude Delgènes, président du cabinet Technologia : "Le télétravail présente de nombreux avantages, comme celui de ne pas prendre les transports en commun et gagner ainsi du temps."

"Il a aussi l'intérêt de donner de la flexibilité pour gérer ses tâches, privées comme professionnelles", poursuit le spécialiste de la vie en entreprise, qui n'oublie toutefois pas ses inconvénients. "Le plus gros défaut pour les entreprises, c'est l'atrophie de l'intelligence collective", explique Jean-Claude Delgènes. "Les gens désormais se croisent mais ne se rencontrent plus !"

Des conséquences psychologiques négatives

Pourtant, le modèle du télétravail a profité à de nombreuses entreprises, notamment en terme de réduction de coût. La mise en place des "flex office" (plus de bureau attitré pour les employés), a permis de réduire de moitié le nombre de places et ainsi faire des économies sur la taille de certains locaux.

Il n'est pas donc pas si certain que les entreprises françaises soient aussi pressées que leurs homologues américaines de revenir au travail en présentiel. La demande pourrait peut-être venir plus rapidement des salariés. Pour ces derniers, le télétravail a une double conséquences.

En effet, ce modèle isole une partie des salariés qui peuvent développer de l'anxiété lorsque le télétravail excède deux jours par semaine. "Ensuite il a le problème de la sédentarité, les gens ne bougent plus", complète Jean-Claude Delgènes. "Il va donc falloir trouver un compromis, entre un ou deux jours par semaine maximum."