Après une première plainte déposée le 20 octobre, Tariq Ramadan se trouve de nouveau au cœur d'une affaire de viol et agression sexuelle, depuis jeudi 26 octobre. Des accusations connues de Caroline Fourest, journaliste qui avait publié le livre Frère Tariq en 2004. "J'ai croisé plusieurs femmes qui m'ont fait des récits précis et glaçants dès 2009. J'étais au courant. Il ne suffit pas de savoir pour dire. J'ai le courage de dire mais quand vous voulez quitter le terrain de l'alerte intellectuelle pour aller sur le terrain de prouver les allégations, il me fallait le courage des victimes", raconte-t-elle au micro de RTL.
Mais récemment, la situation a évolué avec la première plainte d'Henda Ayari, en plein débat sur le harcèlement et les agressions sexuelles. "Je savais que la personnalité de Tariq Ramadan était double, je le savais depuis très longtemps, mais je n'imaginais pas que cette duplicité pouvait prendre des formes aussi violentes", explique-t-elle.
Dès que quelqu'un s'oppose à lui, tout son public crie au complot
Caroline Fourest
Des plaintes tardives, alors que les deux victimes parlent d'une véritable emprise psychologique et religieuse mise en place par l'islamologue suisse. Caroline Fourest poursuit : "L'une d'elles, ce qu'elle m'a racontée relevait clairement de la justice et je l'ai présentée à un juge pour qu'elle puisse éventuellement porter plainte. Mais cette personne a été clairement intimidée, menacée. Elle m'a fait savoir qu'elle ne pouvait pas, qu'elle ne se sentait pas d'aller au bout. Et moi, en conscience, je ne pouvais pas pousser quelqu'un à marcher sur ce chemin sans en avoir la force".
La journaliste affirme "savoir ce que c'est de s'opposer à Tariq Ramadan". Elle pointe du doigt le réseau des Frères musulmans, créé par le grand-père de l'islamologue. "Les victimes savent que leur parole sera mise en doute et quand vous êtes dans le cas de Tariq Ramadan, vous savez que, en plus, il y aura tout son réseau qui est l'un des plus redoutables dans l'islam politique", attaque-t-elle. Et de conclure : "Dès que quelqu'un s'oppose à lui, tout son public, antisémite, violent et haineux, crie au complot".
Sur sa page Facebook, l'islamologue et théologien s'est exprimé pour la première fois et a dénoncé une "campagne de calomnie". "Je suis depuis plusieurs jours la cible d'une campagne de calomnie qui fédère assez limpidement mes ennemis de toujours (...) Le droit doit maintenant parler, mon avocat est en charge de ce dossier, nous nous attendons à un long et âpre combat. Je suis serein et déterminé", a-t-il déclaré alors qu'il a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse".
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