Tanguy Pastureau : Le royal lardon prend tout son temps

Le monde entier attend de pied ferme le Royal Baby, pour une raison simple, qui est que 2015 pour l’instant, est une année pourrie. Charlie Hebdo, Germanwings, Daech, Népal, disque de Booba, que des atrocités. Alors on a besoin de mièvrerie, d’un royal bébé qui fait son royal pipi, et oublier tout ça.
 
L’actu est tellement sordide que si le royal bébé ne sort pas du ventre de sa mère au minimum en roulé-boulé suivi d’un numéro de claquettes, on sera déçus. On a envie de rêver, de voir un anglais aux grosses joues roulé dans de la layette, tel un nem pensé pour les cannibales. Mais rien, nada, peau de zébu, le royal bébé, qui sait que ce monde est cruel, refuse de sortir. Il est bien dans sa mère, car vu comme elle est épaisse, il capte le wi-fi. Et il a compris qu’une fois sorti il devrait vivre en Grande-Bretagne, sous la flotte, et que s’il avait les gènes de son père, à 25 ans, il aurait le crâne de Laurent Fabius.
 
Pourtant tout est prêt à l’hôpital St. Mary’s de Londres, lieu où Kate doit sortir le royal gigot du four. C’est là qu’est né William, son frère Harry, et George, le royal bébé n°1, qui à 2 ans a déjà la carrure de feu Richard Anthony, il tourne à 80 petits pots bœuf-porc-mouton-tapir par jour. Là, le 2 arrive, en attendant le royal bébé n°3, la duchesse tient la même cadence qu’à l’usine Renault de Cléon.