Si vous pratiquez le ski, vous êtes les dignes descendants d'aristocrates anglais, les premiers à profiter des blancs-manteaux et autres patins à glace. L'histoire des stations de ski est à découvrir dans l'hebdomadaire Le Point de cette semaine.
Tout commence à l'automne 1864, à Saint-Moritz en Suisse dans un hôtel de luxe, le Kulm. Son patron, Yohan Badrutt, lance un pari un peu fou, il promet à ses clients anglais, que l'hiver va être ensoleillé, enneigé, éblouissant. Et s'il se trompe, si la saison n'est pas aussi enchanteresse, et bien, il offrira le gîte et le couvert.
Les touristes se laissent convaincre, quittent le brouillard londonien, et sont donc de retour pour les fêtes dans les Alpes suisses. Ils découvrent un décor féerique de glace et de neige. Conquis poursuit Le Point. Les Anglais restent jusqu'au printemps. Saint-Moritz devient l'une des premières villégiatures de la saison hivernale.
Au début du XXe siècle, les touristes anglais pratiquent le curling, le patinage, les raquettes canadiennes, le bobsleigh, ou encore le bandy, l'ancêtre du hockey. Vous l'avez compris, pas encore de ski. La discipline n'en est qu'à ses balbutiements, ses inventeurs se cachent pour mettre au point la technique, tant ils ont peur du ridicule.
Considéré comme le père du ski alpin moderne, l'Autrichien Mathias Zdarsky dévale les pentes à l'abri des regards pendant deux ans. Pour ne pas passer pour un fou, le Suisse Christophe Iselin s'entraîne la nuit. Les habitants des montagnes regardent d'une drôle de façon tous ces bourgeois en quête de sensation.
Mais dans les années 1920, le ski gagne en popularité, et en France, les associations tentent de concilier autochtones et touristes. Elles promettent un désenclavement, des revenus attrayants. Des villages saisissent l'occasion, construisent des hébergements. Des hôtels, le premier téléphérique sortent de terre.
Un essor de la montagne, stoppé net par la Seconde Guerre mondiale. Mais qui va vite reprendre du poil de la bête, dès les années 1950.
Courchevel en est l'illustration la plus concrète. Dans la Tarentaise, on innove, on rapporte des États-Unis, le damage, le tracé des pistes et leur entretien. Fini l'époque de l'adage "on monte les gens au sommet, débrouillez-vous pour descendre".
Avec le premier plan neige à partir de 1956, les stations poussent comme des champignons écrit Le Point. Avec des constructions audacieuses : les immeubles pyramidaux d'Avoriaz, les logements couchés dans la pente aux Arcs, les paquebots de La Plagne.
Ce sont les Trente Glorieuses, la fréquentation grimpe en flèche et le ski devient un loisir de plus en plus accessible.
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