1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. "SkinnyTok" : quelle est cette tendance dangereuse, faisant la promotion de la maigreur sur les réseaux sociaux ?
3 min de lecture

"SkinnyTok" : quelle est cette tendance dangereuse, faisant la promotion de la maigreur sur les réseaux sociaux ?

Une tendance alarmante, le "SkinnyTok", promeut l'anorexie sur TikTok, exposant les jeunes à des risques graves pour leur santé physique et mentale.

Troubles alimentaires
Crédit : istock
RTL ÉVÉNEMENT - Le retour de la maigreur, un tendance qui inquiète sur les réseaux sociaux
00:03:27
Lise Tavelet - édité par Axel Juin
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Une tendance inquiétante émerge sur les réseaux sociaux comme TikTok : le "SkinnyTok", basé sur le mot "skinny" pour maigre en anglais. Des milliers de vidéos pullulent avec ce hashtag, au point d'alerter le gouvernement, qui a saisi l'Arcom et la Commission européenne. Ces vidéos mettent en scène de jeunes influenceuses qui s'adressent face caméra sur TikTok.

"Ah, mais t'es pas moche ! T'es juste grosse". "Tu as mangé trois repas aujourd'hui… j'espère que ça aura valu la peine de gâcher ton été", voici quelques exemples des propos que l'on retrouve dans cette tendance. 

Pour appuyer ces propos pour le moins culpabilisants, des images de mannequins filiformes défilent. La consigne est claire : arrêter de manger. C'est la promotion de la maigreur extrême, mais aussi des troubles du comportement alimentaire, les TCA. On peut citer l'anorexie, la boulimie ou encore l'hyperphagie.

"On se compare forcément et on se dit qu'on n'est pas assez maigre"

Et c'est ce qui est arrivé à une adolescente, Clara, âgée de 15 ans. Elle a souffert de TCA lorsqu'elle était en 4ᵉ, au collège. Elle n'a que 13 ans quand elle sombre dans l'anorexie. Pourtant, avec 1,52 m pour 50 kilos, elle n'a a priori aucun souci à se faire. 

"Avec tout ce qu'il y a sur les réseaux, j'ai voulu faire un régime simplement parce que je n'ai jamais aimé mon corps", explique la jeune fille se répétant alors "je suis énorme, ce n'est pas normal de faire ce poids". 

"J'ai commencé à me restreindre, à ne pas beaucoup manger, à faire beaucoup de sport. J'ai commencé à compter mes calories aussi à cause des réseaux sociaux", raconte Clara. 

L'adolescente dénonce également "les comptes pro ANA, les comptes pro anorexie, qui montraient ce qu'ils mangeaient, des quantités pour des enfants de six ans qui montraient aussi leur corps, mais en montrant leurs os qui ressortent". "Moi, je trouvais ça beau, on se compare forcément et on se dit qu'on n'est pas assez maigre, qu'on n'a pas été assez mince", déplore la collégienne. Alors que son poids dégringole, Clara subit deux hospitalisations pour anorexie. Deux ans après cette descente aux enfers, elle alerte sur la tendance du "SkinnyTok".

Une tendance dangereuse pour "des adolescents, principalement en quête d'identification"

"On passe notre temps à regarder des vidéos de nourriture pour nous nourrir virtuellement. On n'a plus de vie sociale, on ne pense qu'à la nourriture et à ce qu'on va compenser", explique Clara. "On va perdre nos règles, notre croissance se coupe, on a constamment froid, on peut perdre nos ongles et notre sourire aussi", explique la jeune fille.

Aujourd'hui, Clara dit qu'elle va mieux, elle est en CAP Cuisine et a créé un compte sur Instagram pour sensibiliser. On y lit des conseils, mais aussi des phrases comme celle-ci : "Personne ne marquera sur ta tombe que tu avais le ventre plat". 

On observait déjà des tendances pro-anorexie dans les années 2000 et 2010, quand on voit défiler ces vidéos à longueur de journée, ce n'est pas sans conséquences. D'autant que près des deux tiers des utilisateurs de TikTok ont moins de 24 ans en France, ils sont les cibles idéales de ce genre de contenus.

La psychiatre Camille Ringot dénonce "des corps qu'on ne peut pas avoir dans la réalité en étant en bonne santé". Elle explique que "le fait d'avoir une exposition comme ça aux images" peut évoluer jusqu'à "développer de plus en plus d'insatisfactions corporelles chez des adolescents, principalement en quête d'identification". "C'est un facteur de risque très fort de développer des troubles de conduites alimentaires", assure Camille Ringot. L'Arcom s'est d'ailleurs saisi du sujet au vu du "risque de santé publique" que ce phénomène peut représenter.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte