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Sexisme : les stéréotypes de genre ancrés dès l'âge de 10 ans, selon une étude

Selon l'étude américaine publiée mercredi 20 septembre, ces croyances solidement ancrées peuvent déboucher sur des risques de dépression, de suicide ou de violence chez les adolescents.

Des parents emmènent leurs enfants à l'école le 3 septembre 2013 à Paris (illustration)
Des parents emmènent leurs enfants à l'école le 3 septembre 2013 à Paris (illustration)
Crédit : MARTIN BUREAU / AFP
Cécile De Sèze & AFP

Les stéréotypes ont la peau dure, et particulièrement concernant le genre. D'après une étude américaine publiée mercredi 20 septembre 2017, ils seraient déjà solidement ancrés dans les esprits des plus jeunes.

Menée dans 15 pays différents, et publiée dans le Journal of Adolescent Health, elle souligne les risques accrus de dépression, suicide ou violence chez les adolescents et critique les efforts faits pour combattre les stéréotypes. Selon les résultats de l'étude, il faudrait concentrer cette action sur des enfants plus jeunes, aujourd'hui principalement menée chez les adolescents. Mais ce serait trop déjà tard.

"Les risques en matière de santé encourus par les adolescents sont déterminés par des comportements façonnés par les stéréotypes sexuels, qui peuvent être bien ancrés chez les enfants dès l'âge de dix ou onze ans", explique Kristin Mmari, à l'origine de cette étude intitulée Global Early Adolescent Study et réalisée en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'université américaine Johns Hopkins.  

Une éducation trop tardive

"Des milliards de dollars sont investis dans le monde dans des programmes de santé destinés aux adolescents mais qui ne vont pas les toucher avant 15 ans, ce qui est déjà trop tard pour avoir un vrai impact", souligne ainsi Kristin Mmari.

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L'étude porte sur 450 pré-adolescents, accompagnés de l'un des parents ou de leur tuteur. Elle a été menée en Bolivie, en Belgique, au Burkina Faso, en Chine, en République démocratique du Congo, en Équateur, en Égypte, en Inde, au Kenya, au Malawi, au Nigeria, en Écosse, en Afrique du Sud, aux États-Unis et au Vietnam

Les adolescents affectés

Elle souligne par exemple que les stéréotypes de genre sur une certaine passivité féminine peuvent encourager les abus. Ce type de stéréotypes "fait courir un grand risque aux filles de quitter l'école précocement, de subir des violences physiques ou sexuelles, de se marier ou avoir un enfant précocement, être infectée par le VIH ou d'autres maladies sexuellement transmissibles", selon l'étude.

Les garçons de leur côté sont encouragés par ce type de stéréotypes à passer du temps en dehors de la maison, sans surveillance, afin d'explorer le monde. Ils souffrent aussi des stéréotypes selon lesquels ils sont physiquement forts et indépendants, ce qui peut les pousser à se montrer violents ou à consommer des drogues.

"Nous avons vu des enfants très jeunes, que ce soit dans les sociétés les plus ouvertes ou dans les plus conservatrices, intérioriser très vite ces mythes selon lesquels les filles sont vulnérables et les garçons forts et indépendants", assure Robert Blum, directeur de l'étude. "Et ce message est constamment renforcé de façon quasi systématique par la fratrie, les camarades de classe, les professeurs, parents, tuteurs, proches, entraîneurs ou membres du clergé", conclut le chercheur. 

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