Mercredi 26 juillet, Saint-Étienne-du-Rouvray commémorera l'assassinat du père Jacques Hamel il y a un an par deux jihadistes. Ce prêtre auxiliaire de 85 ans a été égorgé dans cette ville de la banlieue de Rouen alors qu'il célébrait une messe matinale pour cinq fidèles, trois religieuses et un couple d'octogénaires dont l'homme a été grièvement blessé. Sa sœur, Roselyne, a accepté de se confier à RTL. Elle se trouvait dans la petite ville normande ce jour-là. Lorsqu'elle attend son frère chez lui, c'est par téléphone qu'elle apprend qu'une prise d'otage a lieu dans l'église. "J'ai pris cela pour un canular. Et j'ai même répondu : 'Si c'est une plaisanterie, elle n'est pas bonne' (...) On me demandait de confirmer la rumeur qu'il y avait une prise d'otage dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray", raconte-telle.
Elle décide de se rendre à l'église. "Nous avons été repoussés dans la cour et le garage des pompes funèbres pendant plus de deux heures. Je n'ai jamais pensé qu'il arriverait malheur à mon frère, d'autant plus que je ne savais pas vraiment ce qu'il y avait. Je n'ai jamais cru que mon frère serait atteint", dit Roselyne, bouleversée. "Je ne m'attendais pas à cette annonce brutale, j'avais attendu sagement, confiante qu'il n'arriverait rien à mon frère", ajoute-t-elle, la voix emplie de sanglots.
Je souffre beaucoup de ne pas l'avoir pris dans mes bras pendant qu'il était encore chaud
Roselyne, la sœur du père Hamel
On lui a refusé de voir une dernière fois son frère. "On me fait alors comprendre que, parfois, il y a des détonateurs sous les vêtements, donc on ne peut pas, explique Roselyne. J'ai redemandé pour la deuxième fois, et on m'a refusé pour la même raison. Je souffre beaucoup de ne pas l'avoir pris dans mes bras pendant qu'il était encore chaud, même s'il ne pouvait pas s'en rendre compte, mais pour moi c'était important. Dans ma personnalité, j'aurais eu besoin de cela".
Ressent-elle de la haine ou de la colère ? "Non, aucun membre de ma famille n'a éprouvé de colère, de haine. Sans s'en rendre compte, on n'a rien éprouvé de tout cela", concède Roselyne.
Les assassins, qui se réclamaient de Daesh, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, 19 ans, tous deux fichés S, ont été abattus par les forces de l'ordre à leur sortie de l'église. Deux hommes ont été écroués dans cette affaire : un cousin de Petitjean, âgé de 31 ans, dont les enquêteurs ont la conviction qu'il connaissait son projet, et un homme de 22 ans, originaire de la banlieue toulousaine, qui a rejoint Petitjean et Kermiche à Saint-Étienne-du-Rouvray, mais les a quittés sans participer à l'attaque.
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