Reportage à Sevran : le propriétaire du bar veut porter plainte
Le Jockey Club a fait l'objet d'un reportage de France 2 en décembre dernier, qui affirmait que l'établissement était interdit aux femmes.

"Il est important de casser cette fausse image", estime Amir Salhi dans les colonnes du Bondy Blog. Le 7 décembre 2016, un reportage du JT de France 2 était consacré au Jockey Club, le bar dont il est propriétaire dans la ville de Sevran. Une séquence d'1 min 25 en caméra cachée dont la conclusion était la suivante : l'établissement était interdit aux femmes. Trois mois plus tard, Amir Salhi veut démentir ce qu'il qualifie de "mensonge" et a décidé de porter plainte contre France Télévisions pour diffamation et provocation à la haine raciale.
C'est le Bondy Blog, média en ligne consacré à l'actualité des quartiers, qui a révélé l'information vendredi 10 mars dans le cadre d'une contre-enquête sur l'établissement qui a fait grand bruit, autant auprès de la classe politique que de l'opinion public, parfois érigé comme symbole de l'expansion de l'islamise radical dans les quartiers sensibles.
"Le reportage contient des propos et diffuse des images à caractère diffamatoire à raison de l'origine et de la religion supposée du propriétaire", affirme Farid Bouzidi, avocat d'Amar Salhi, au média en ligne. L'article fait état de plusieurs témoignages d'habituées féminines, comme celui d'Hélène, qui affirme se rendre au Jockey Club "tous les jours", et insiste : "Jamais on ne m'a mal parlé, jamais on ne m'a manqué de respect."
On ne voulait pas de nous, voilà tout
Nadia Remadna, "actrice" de la caméra cachée et militante de "la Brigade des mères"
Amar Salhi évoque les conséquences de la polémique sur lui et sa famille. Notamment sur sa femme, Fatiha, qui a reçu des menaces de mort sur son lieu de travail. Il regrette également que les "actrices" de la caméra cachée, Nadia Remadna et Aziza Sayah, deux militantes de "le Brigade des mères", ne se soient pas adressées à lui : "Pourquoi dire que le patron n'a pas envie de discuter alors qu'à aucun moment elles ne m'ont interpellé ?" Nadia Remadna maintient sa version : "On ne voulait pas de nous, voilà tout." Elle ajoute cependant : "Ni moi, ni Aziza n'avons dit qu'il n'y avait aucune femme qui rentrait dans ce bar. Ce sont les politiques qui ont ensuite surenchéri. Je ne suis pas responsable de ce que disent les gens".
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