Avec 10,6 millions de véhicules légers et utilitaires vendus, le trident Renault-Nissan-Mitsubishi revendique dorénavant la place de numéro un mondial devant Volkswagen. C'est donc en position de leader que Carlos Ghosn arpente les allées de Davos, le forum économique.
Une véritable satisfaction pour le PDG. "C'est un bon moment, mais ça n'a jamais été un but en soi. Nous ne pensions pas l'atteindre, du moins pas aussi vite", assure-t-il au micro de RTL. Et de poursuivre : "C'est une étape importante dans une dynamique de croissance. 2018, va être meilleur que 2017. Ce n'est pas un sommet que vous atteignez mais c'est une étape importante qui va encore plus motiver les équipes pour aller de l'avant".
Mais l'une des questions principales demeure son avenir à la tête de Renault alors son mandat arrive à échéance en juin prochain. Si certains assurent que Carlos Ghosn va lâcher le volant du géant automobile, celui-ci tempère : "Vous êtes un peu en avance, il y a une réunion du Conseil d'administration qui aura lieu en février. Beaucoup de questions se posent".
Et pour la première fois, ce dernier assure qu'il pourrait même poursuivre l'aventure à la tête de Renault. "Tout dépend de la feuille de route, lance-t-il. Quand vous arrivez à la fin d'un mandat, la question est de savoir pour quoi faire un nouveau mandat... S'il y a accord sur la feuille de route, évidemment. Par contre, s'il y a des écarts sur la feuille de route, il n'y a aucune obligation de continuer".
Avant d'arriver à cette échéance de juin 2018, Carlos Ghosn fait face à l'évolution permanente du marché. Et ces derniers mois ont été marqués par l'effondrement des ventes du diesel. "Je m'attendais à cela car il faut aussi savoir que les annonces politiques contre le diesel sont assez massives et attirent l'attention des consommateurs", glisse-t-il.
Une position que le PDG de Renault comprend parfaitement : "Pour un consommateur, l'achat d'une voiture est très important. Donc quand on parle d'une échéance à 2024 ou 2025, pour lui, c'est demain".
Dans le même sens, il ne tacle pas la politique agressive, et souvent critiquée, menée par Anne Hidalgo. La maire de Paris prévoit notamment de mettre en place une votation auprès des Parisiens pour sortir les moteurs thermiques de Paris. "Les femmes et les hommes politiques prennent leurs responsabilités. Nous, nous appliquons mais nous devons anticiper ce que risque d'être l'avenir. J'avais anticipé tout ce qui est en train de se passer aujourd'hui", assure-t-il.
D'un point de vue politique, Carlos Ghosn juge également positivement la politique entreprise par Emmanuel Macron très "attendu" à Davos mercredi 24 janvier.
S'ils ont eu de nombreux différends lorsque le chef de l'État était à Bercy, le PDG de Renault se réjouit aujourd'hui que la France aille mieux. "Il y a beaucoup d'optimisme. Toutes les prévisions de croissance sont positives. Nous allons dans la même direction, on a tout intérêt à ce que le gouvernement réussisse et inversement, le gouvernement a tout intérêt à ce que les entreprises réussissent", témoigne-t-il.
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