"Nous sommes là pour réclamer la démission d'une partie du gouvernement. Quand j'ai appris ces nominations, j'ai pleuré car j'ai moi-même été victime de viol. Pour moi comme pour toutes les victimes, c'est une insulte", a affirmé dans la foule massée devant le Palais de justice de Toulouse Anouck Lagarrige, une salariée du secteur de la culture, de 22 ans.
"L'égalité hommes-femmes était supposée être un grand chantier du quinquennat, c'est complètement enterré", déplore-t-elle au milieu d'environ 300 personnes qui protestaient contre la nomination de Gérald Darmanin, accusé de viol, et Dupond-Moretti, très critique envers le mouvement #Metoo, au gouvernement.
"Bienvenue au ministère du viol", "Violeurs en prison, pas au gouvernement", "Un violeur à l'Intérieur, un complice à la Justice" à Toulouse, "On se lève et on se bat", "Remaniement de la honte", "Stop à l'impunité", à Lille, "La colère des femmes gronde" à Paris, "un violeur à l'Intérieur, sortons les sécateurs" à Saint-Étienne... Les panneaux brandis ne laissaient aucun doute sur l'indignation des manifestants, en majorité des femmes.
"La présomption d'innocence, on la brandit facilement quand ça touche des hommes blancs hétérosexuels. Si demain quelqu'un d'entre nous devait avouer être accusé de viol lors d'un entretien d'embauche, je doute qu'il aurait le job", relève Alain Ranaivonjatovo, un salarié de 26 ans qui manifestait également à Toulouse.
"Depuis des mois, tout le monde tente de faire bouger des choses et là, c'est de pire en pire, notre ministre de l'Intérieur est accusé de viol, c'est dingue", dénonce Lara, qui tenait parmi environ 200 manifestants à Lille une pancarte : "Tous les dinosaures doivent disparaître".
Les manifestants étaient environ un millier rassemblés sur le parvis de l'Hôtel de Ville à Paris, également à l'appel du collectif féministe #NousToutes. "La nomination de Darmanin est un crachat à la gueule de toutes les victimes", a estimé Nollaïg, étudiante de 24 ans, rencontrée à Paris. "Ce genre de rassemblement va réveiller les gens", espère-t-elle.
Alors que les manifestants scandaient "la honte!, la honte!" et chantaient "la grande cause du quinquennat et le Grenelle, c'était du blabla", la militante féministe Caroline de Haas a de son côté assuré qu'elle "n'attendait pas la démission du gouvernement, qu'elle n'attendait plus rien".
Sur la colonnade fermant l'accès de l'Hôtel de Ville de Bordeaux, où les manifestants étaient 600 selon la préfecture, une grande banderole noire avait été tendue, sur laquelle était écrit en vert fluo "power", suivi d'un cercle sur une croix, le signe symbolique de la femme.
700 personnes ont également manifesté à Nantes selon la préfecture. À Lyon, où elles étaient 500 selon la police, Fred, 54 ans, "pensait que le gouvernement allait prêter attention aux demandes concernant le budget qu'il aurait pu mettre sur la table pour le droit des femmes", or, regrette-elle "ce n'est pas le cas".
À Grenoble, un cercueil noir, sur lequel était inscrit "RIP la grande cause du quinquennat", l'Égalité Femmes-hommes, a symboliquement été déposé vers 18h devant l'entrée du Palais de Justice.
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