Le futur âge pivot est une borne fixée à 64 ans. Pour ceux qui partent avant, les pensions seront frappées d'un malus de 5% par an. Pour ceux qui partent après, ce serait au contraire un bonus de 5%. La durée de ces bonus-malus reste à préciser. Cette mesure vise à inciter les Français à travailler plus longtemps.
Si les gens travaillent plus longtemps, ils versent plus de cotisations au régime et touchent moins en pensions. Le régime gagne donc sur les deux tableaux. Le gain financier permettra de financer le système universel et les fameuses dispositions, comme la retraite minimum à 1.000 euros, qui ont été présentées mercredi 11 décembre, ainsi que de contrebalancer le vieillissement de la population.
Cet âge pivot aura le même effet que si le gouvernement avait retardé l'âge de départ légal à la retraite. Lors de la campagne présidentielle, le candidat Macron avait promis de ne pas y toucher, pour se distinguer du candidat de la droite, François Fillon. L'âge pivot est une façon de contourner cette promesse tout en parvenant à peu près au même résultat.
Tous ceux qui sont nés à partir de 1960 devraient être concernés par le nouvel âge pivot, c'est-à-dire une grande majorité de ceux qui sont au travail aujourd'hui. À compter de 2022, l'âge pivot augmenterait de façon progressive, de quatre mois tous les ans pour arriver à 64 ans en 2027. La première génération frappée intégralement serait celle qui est née en 1965. Toutes celles qui suivent le seraient de la même façon.
Le gouvernement aimerait que les partenaires sociaux, patronat et syndicats, se saisissent du projet pour en préciser les modalités, par exemple sa date d'instauration ou les générations concernées. Pour cela, l'exécutif souhaite mettre en place un comité de pilotage, mais la CFDT ne veut pas appliquer l'âge pivot.
Si le gouvernement tient à cette réforme, c'est parce qu'elle est un moyen commode de piloter les finances du futur système. Il y avait deux façons de corriger les déficits éventuels : la première, sur le modèle suédois, consistait à baisser le niveau du point pour diminuer les retraites. Impensable. Cela sera d'ailleurs interdit par la future loi française.
Le gouvernement a plutôt choisi de repousser progressivement l'âge de départ à la retraite à mesure que le vieillissement de la population s'affirme, de façon à éviter de lourdes réformes, qui déchaînent à chaque fois les passions de la rue.
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