Dans son projet d'allocution révélé mardi 16 avril midi, notamment par RTL, le chef de l'État considère que les Français devront travailler plus à l'avenir, sans apporter d'autre précision. Jours fériés, 35h, retraites, quelles sont les pistes envisagées par Emmanuel Macron ?
Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail, a tenu à rappeler les différentes possibilités qui peuvent être envisagées. "Travailler davantage, cela veut dire trois choses, ça veut dire d'abord avoir moins de jours fériés, de jours de congés et c'est très difficile", assure-t-il. Supprimer des jours fériés n'aurait pas d'utilité selon le directeur de l'Institut supérieur du travail. Quand on compare la France aux autres pays dans le monde, "la France est dans la moyenne".
Nous avons 11 jours fériés en France, si on ajoute les 25 jours de congés payés, ça nous fait 36. "La Grande-Bretagne n'a que huit jours de jours fériés, mais au total c'est la même somme", assure Bernard Vivier.
Nous n'avons pas besoin de toucher au totem des 35h pour augmenter le temps de travail
Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail.
Pour Bernard Vivier, la litanie sur les Français qui ne travaillent pas est une légende. "Nous sommes dans une compétition internationale et nos législations sont très nationales. Moins de jours fériés, ça n'ira pas très loin. On peut agir sur deux autres leviers dont le fait de revenir sur la durée du travail hebdomadaire", explique-t-il.
Selon lui, c'est une fausse idée parce que "nous n'avons pas besoin de toucher à ce totem pour augmenter le temps de travail hebdomadaire". Selon Bernard Vivier, le temps de travail légal est de 35 heures par semaine, et le maximum est de 48h. Or, "dans la réalité en moyenne dans les entreprises du secteurs privé, on travaille aujourd'hui 39 heures". Donc, selon le directeur de l'Institut supérieur du travail, "les heures supplémentaires sont une nécessité, la question c'est de savoir combien on va payer les heures supplémentaires".
Partout dans le monde, l'âge de départ à la retraite est nettement au-dessus de nos 62 ans
Bernard Vivier.
Concernant un éventuel, report de l'âge de départ à la retraite, l'âge légal de départ est à 62 ans en moyenne et les Français partent à la retraite autour de 63 ans. Les Allemands sont à 65 ans et vont passer bientôt à 67 ans, et partout dans le monde l'âge de départ à la retraite est nettement au-dessus de nos 62 ans. "On n'a pas besoin de toucher au totem des 62 ans, il suffit de dire vous partiez à 62 ans quand vous aurez gagner assez d'argent , quand vous aurez assez de trimestres pour que les générations actuelles payent les retraites d'aujourd'hui", assure Bernard Vivier. Hypocrite puisque cela revient à retarder l'âge de départ à la retraite en pratique sans le dire.
Le sujet important n'est pas le temps de travail, mais la richesse produite pendant le temps où on travaille, la notion de productivité. "Nous avons en France une productivité horaire élevée. "Nous sommes un pays dans lequel lorsqu'on est au travail, nous produisons beaucoup", assure le