Qu'est-ce que la planification écologique ? Jean-Marc Jancovici répond

La planification écologique n'arrive probablement pas au même niveau que le pouvoir d'achat ou la sécurité dans l'esprit des gens. Mais il se trouve qu'il y a quelques années, il y a eu une administration supplémentaire, encore des fonctionnaires vont dire certains, qui a été rajoutée pour faire en sorte que le gouvernement fasse mieux son travail en matière de climat, qui s'appelle le secrétariat général à la planification écologique. 

Il existe un certain nombre de secrétariats généraux dans notre pays. Il y en a notamment un aux affaires européennes. Ce sont des instances qui s'occupent des enjeux qui sont transversaux. Donc, ils ne vont pas aller piocher juste dans un seul membre du gouvernement, mais un peu partout.

Par exemple, quand on s'occupe de transition écologique ou énergétique, on voit bien qu'il faut parler au ministre en charge, mais il faut aussi parler au ministre en charge de l'Agriculture, celui qui est en charge du Budget, éventuellement celui qui est en charge des Affaires étrangères. Donc, ces secrétariats généraux ont vocation à préparer, dans les dossiers un peu transversaux, de quoi mieux arbitrer au niveau du gouvernement. 

La planification écologique est utile parce que les sujets environnementaux se gèrent sur des pas de temps qui sont très longs. Si on veut changer les systèmes de transport, on parle de 50 ans ou un siècle. Si on veut changer le système électrique, on parle de 50 ans ou d'un siècle. Si on veut changer les paysages agricoles, on parle de deux ou trois générations, donc on est reparti sur le siècle.

Si on veut changer l'aménagement du territoire, c'est pareil, on ne va pas déménager la moitié des gens de la ville à la campagne ou dans l'autre sens en une semaine. On parle de choses qui sont très, très longues et c'est pour ça que le mot planification prend alors tout son sens. En fait, un plan, on en a tous, dès lors qu'il faut qu'on fasse les choses dans l'ordre, sur une période un peu longue.

Quel avenir pour la planification écologique ?

Ce secrétariat général à la planification écologique, évidemment, il est passé sous les radars d'une bonne partie des Français, mais il était révélateur d'une volonté à une époque de l'administration d'avancer de façon significative dans la direction d'une gestion qui soit plus coordonnée, plus prévoyante, de ce que nous avons à faire.

Malheureusement, Gabriel Attal n'était pas connu pour son intérêt manifeste pour la question, et la question se pose de savoir ce que Michel Barnier va avoir comme envie avec cette instance. Barnier a été ministre de l'Environnement, donc on peut lui prêter d'avoir eu au moins à une époque de sa vie du goût pour ce genre de sujet. 

Toute la question est de savoir si aujourd'hui, l'urgence va chasser le long terme ou s'il va survivre, ou plus exactement, s'il va rester à la place qui devrait être la sienne, pour que l'urgence du court terme n'évacue pas complètement le fait de se préoccuper de garder des choses un peu planifiées sur le long terme.

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