Peu de bruit autour d'une nouvelle pourtant historique dans le milieu étudiant. La Fédération des Associations générales étudiantes (FAGE) a remporte, mardi 29 novembre, les élections du CROUS. Malgré une très faible participation - phénomène habituel - atteignant timidement les 7,5% de votants, cette organisation étudiante devient la première organisation étudiante dans les universités et les CROUS en détrônant l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), autre syndicat étudiant majoritaire. Des mots de son président Jimmy Losfeld, joint par RTL.fr, la victoire de la FAGE "préfigure les victoires à venir". Tour d'horizons des prochaines échéances et portrait de la nouvelle première organisation étudiante de France.
La FAGE est "une fédération de fédérations" comme la présente son président. À l'échelle locale, des associations étudiantes - de droit, de médecine, de lettres, par exemple - sont regroupées au sein d'une trentaine de fédérations : l'AFGES en Alsace, la Fédé B en Bretagne, la FAEP en Picardie... La Fage réunit ces fédérations, ainsi que des associations thématiques qui regroupent les associations étudiantes - de médecine par exemple - de France. Au total, la Fédération compte 54 associations territoriales et disciplinaires. Cela représente, sur l'ensemble du territoire couvert, 2.000 associations étudiantes et 300.000 adhérents.
Un syndicat, une association de jeunesse, un think tank... "On est tout ça à la fois", décrit Jimmy Losfeld, qui préfère éviter le terme de "syndicat". "On ne se revendique pas comme tel. On a des revendications politiques, mais l'on s’engage au concret dans nos campus, on met les mains dans le cambouis", revendique-t-il. L'organisation est partisane mais refuse de se considérer à proprement parler comme politique. "Certains de nos membres sont encartés à droite, d'autres à gauche, d'autres s’en moquent. La FAGE est une organisation qui parvient à franchir les clivages politiques, les besoins étudiants vont au-delà", affirme-t-il.
En prenant part à certains débats sociétaux, lors par exemple des contestations de la loi Travail, l'organisation étudiante a pourtant nécessairement un caractère politique. "Mais la Fage ne soutiendra jamais officiellement aucun candidat. Par contre, on travaillera avec tout le monde", promet Jimmy Lorsfeld, qui dit avoir commencé à rencontrer certains candidats déclarés à la présidentielle, "sauf les candidats des extrêmes". Son objectif, en tant que partenaire social : les inviter à s'intéresser davantage aux questions de jeunesse et d’éducation supérieure. Élu depuis deux mois, Jimmy Losfeld est président de la FAGE pour un mandat d'un an renouvelable.
Pour cette élection au CROUS qui s'est tenue du 14 au 25 novembre, la FAGE revendique 90 élus sur un total de 196. Pourtant, l'organe national des CROUS de France - le CNOUS - en comptabilise 76. "Le CNOUS a fait un choix assez particulier de comptabiliser à part un certain nombre de nos listes comme 'Bouge ton CROUS' ou 'Change ton campus' pourtant directement liées à la FAGE", explique Jimmy Losfeld pour justifier cet écart de voix.
Cette élection donne lieu à deux autres élections : celle du CNOUS qui compte 8 sièges étudiants et se tient en janvier. Viendront ensuite les élections à l’université, qui se déroulent tout au long de l'année mais se concentrent majoritairement entre février et juin. Tous les deux ans, les étudiants français ont vent de cinq ou six élections étudiantes, à l'échelle universitaire, au conseil d'administration de l’université, dans les regroupement universitaires.