Il incarne la contestation face à Manuel Valls. William
Martinet, président du syndicat étudiant Unef, mène une bataille contre la loi
Travail. Après avoir manifesté le 9 mars dernier, il compte bien continuer à se
faire entendre et afin d'y parvenir, le syndicat a appelé à un nouveau
rassemblement ce jeudi 17 mars. Les dernières modifications du projet de loi apportées
par Manuel Valls n'ont pas convaincu le jeune syndicaliste. "Est-ce que ce
gouvernement, avec ce projet de loi Travail, a répondu aux aspirations des jeunes
? On est profondément convaincus que non. Évidemment, on appelle les jeunes à
continuer cette mobilisation. Ils ont besoin de ça pour se faire entendre",
expliquait-il à la sortie de la réunion avec le Premier ministre.
Devenu une figure médiatique, William Martinet "n'a
encore connu aucun mouvement d'ampleur depuis son élection à la présidence du
syndicat en 2013. Et le mouvement lancé mi-octobre en 2015 contre l'austérité
dans les universités a échoué à mobiliser en masse", rappelle Le Monde.
Mais qui est le président de l'Unef ?
L'écart entre ces deux mondes m'a fait prendre conscience très tôt qu'il fallait choisir son camp
William Martinet
Âgé de 27 ans, William Martinet est fils de parents infirmiers à l'hôpital public. Dans un entretien au Monde, il explique avoir été scolarisé "par la magie de la carte scolaire" à Versailles. Et c'est à ce moment que son engagement est né : "L'écart entre ces deux mondes m'a fait prendre conscience très tôt qu'il fallait choisir son camp". Il se met alors à donner des cours à des sans-papiers, a assuré un soutien scolaire aux élèves des milieux défavorisés et à rejoindre les Restos du Cœur, explique Le Point.
Avant de faire son entrée à l'Unef, il était au sein du syndicat universitaire de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Après avoir fait des études de biologie, le patron du syndicat s'oriente désormais vers un master "Économie sociale et solidaire". Il a intégré le syndicat à l'occasion du mouvement de contestation contre le CPE en 2006. Il débutera son engagement en collant des affiches. "Il a commencé, comme tout le monde, à distribuer des tracts, faire du porte-à-porte en cité universitaire, faire des interventions en amphi et faire signer des pétitions", raconte un ancien de l'organisation, cité par L'Obs.
"Partenaire exigeant", "ferme sur ses
positions", "rigoureux", "plutôt solide" et "avec
de l'expérience". Voici comment Jean-Loup Salzmann, président de la
Conférence des présidents d'université le décrit dans les colonnes du Point. Selon
une observatrice, citée par l'hebdomadaire, "c'est l'heure de gloire pour
un président de l'Unef qui est en train de mettre des jeunes dans la rue (…) Il
joue sa carrière politique maintenant".
Et il semblerait que William Martinet ait bien préparé le
terrain. En une du Point, il y apparaît aux côtés de Martine Aubry et de Philippe Martinez, patron de la CGT, avec la légende "Les derniers dinosaures". Ni une,
ni deux, l'étudiant a alors remplacé sa photo de profil sur Twitter par celle de
Denver, le dernier dinosaure. Être le président de l'Unef est une place de
choix. Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste, Pouria Amirshahi, député français, Christophe Borgel, député de la Garonne, ou encore
Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris, sont passés par cette place. Mais pas question pour le principal concerné d'être qualifié de "pouponnière socialiste". "Comme si un jeune ne pouvait pas se faire sa propre opinion ou mener ses propres combats", dit-il dans Le Point.
Il se passe quelque chose dans le pays
William Martinet
Pour l'instant, William Martinet explique ne pas être encarté au Parti socialiste. Et en ce qui concerne une carrière en politique, le président de l'Unef laisse planer le doute : "On verra. Moi ce que je veux, c'est travailler dans l'économie sociale et solidaire". En tout cas, sa détermination à l'encontre du projet de loi Travail reste aussi intense. "On ne lâchera pas la pression jusqu'au 31 mars. Il faut être à l'offensive", explique-t-il à Ma chaîne étudiante. Et de conclure, auprès du Monde : "Ce n’est pas la première fois que l’Unef est dans une bataille contre le gouvernement. Ce qui est nouveau, c’est l’ampleur de la mobilisation sur les réseaux sociaux. Il se passe quelque chose dans le pays".
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