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Prostitution : "La loi sur le proxénétisme criminalise les travailleuses du sexe", estime Marie Prin

REPLAY / INVITÉS RTL - La proposition de loi passe pour la troisième fois à l'Assemblée nationale ce mercredi 3 février. La présidente du Syndicat du Travail sexuel (STRASS) s'oppose aux arguments de la rapporteuse du projet, la députée Maud Olivier.

Deux prostituées (illustration).
Deux prostituées (illustration).
Crédit : REMY GABALDA / AFP
Prostitution : "La loi sur le proxénétisme criminalise les travailleuses du sexe", estime Marie Prin
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Yves Calvi & Clémence Bauduin

La proposition de loi relative à la lutte contre la prostitution arrive en troisième lecture à l’Assemblée nationale, ce mercredi 3 février. Elle prône notamment la mise en application de mesures punitives à l'égard des clients, pour que la baisse de demande finisse par réduire l'offre. "C'est une loi pédagogique, pour faire comprendre au client qu'il est responsable", explique la députée de l'Essonne Maud Olivier, rapporteuse de cette proposition de loi. 

La proposition de loi vise à "lutter contre les réseaux de proxénétisme, les réseaux de traite des êtres humains, faire en sorte que les personnes qui veulent sortir de la prostitution puissent le faire et enfin responsabiliser le client", illustre la députée. "On veut également mettre un terme, par cette loi, aux violences faites aux femmes. Veut-on d'une société où les femmes peuvent être violées, battues achetées ?", interroge Maud Olivier.

"Il ne faut pas pénaliser le client", martèle un auditeur

"Cette proposition de loi est dangereuse parce qu'elle crée de l'isolement par rapport à nous, estime de son côté Marie Prin, secrétaire générale du Syndicat du travail sexuel (STRASS). Les clients vont s'éloigner, se cacher, ils vont avoir peur. On constate déjà une baisse de nos revenus depuis les premiers débats en novembre 2013", déplore cette dernière. Marie Prin considère le volet social de cette loi insuffisant. "Ce n'est pas en donnant 400 euros et des titres de séjour précaires aux prostituées migrantes que l'on va sortir du proxénétisme", grogne-t-elle.

À l'antenne, un auditeur défend l'importance du plus vieux métier du monde. "Il y a des hommes célibataires, mal foutus, qui n'ont pas de compagne, pas d'amis. Ces gens, comme tout homme normalement constitué, ont des besoins sexuels. (...) Il ne faut pas pénaliser le client. Laissez travailler ces jeunes femmes dans des maisons closes avec un contrôle, lance-t-il à Maud Olivier. Si vous interdisez la prostitution, vous allez avoir des incestes, des viols, de la pédophilie. (...) Commencez par faire fermer tous les salons de massages bidons", poursuit l'auditeur.

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"Dans une société où la précarité et le chômage sont particulièrement élevés, je demande à madame Olivier comment elle peut espérer sortir des femmes de la prostitution en leur donnant moins que le RSA", poursuit Marie Prin. "Ce qu'il faut, c'est se battre contre la précarité, contre le chômage, pas contre la prostitution." Pour elle, l'argument selon lequel cette proposition de loi change le statut des prostituées est irrecevable. "On ne passe pas du statut de délinquantes à victimes. (...) La loi sur le proxénétisme criminalise les travailleuses du sexe".

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