Il s'agit peut-être de la plus mauvaise opération financière réalisée par l'État ces dernières années : à savoir la privatisation des autoroutes décidée en 2005 pour 15 milliards d'euros.
Un rapport de l'Inspection générale des Finances (IGF) a révélé une rentabilité folle des concessionnaires d'autoroutes. En effet, les sociétés d'autoroutes Vinci et Eiffage (elles exploitent deux tiers du réseau) sont deux fois plus rentables que ce qui était envisagé au moment de la privatisation.
Pour contrebalancer ces super-profits, l'IGF aurait notamment préconisé une baisse drastique des tarifs des péages de près de 60% (alors que le prix va augmenter de 4,75% en moyenne au 1er février). Autre possibilité évoquée : que l'État prélève la modique somme de 55 milliards d'euros, sur les quinze prochaines années, à ces deux principaux concessionnaires.
Or, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire aurait fait fi de ces recommandations en 2021 selon le Canard Enchaîné, dans son édition du mercredi 25 janvier.
En réalité, ces deux hypothèses mentionnées dans ce fameux rapport restent théoriques. Car un contrat lie les sociétés d'autoroute à l'État. Et on n'y déroge pas facilement. Exemple avec Ségolène Royal qui avait annoncé en grande pompe, en 2014, le gel des tarifs des péages pour l'année 2015. Le but ? Redonner du pouvoir d'achat aux automobilistes.
À cette époque, les concessionnaires étaient montés au créneau, et à raison. La décision du gouvernement était tout bonnement illégale. Ces derniers ont donc obtenu des compensations, en raison de la perte de leur chiffre d'affaires. Avec un rattrapage entre 2019 et 2023 majoré de 500 millions d'euros.
Il est en revanche possible de renégocier, voire de suspendre la concession (seulement) dix ans avant la date de fin du contrat : à savoir 2026 pour les premiers gestionnaires du réseau.
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