La cité de La Castellane est une véritable petite ville, presque 7.000 habitants. Elle est devenue, il ne faut pas se mentir, le symbole du trafic de drogue à Marseille. Cette insécurité, les habitants la vivent très mal. Linda, 42 ans, un mari au chômage, est aide à domicile. Elle habite la tour K, l'un des 3 importants points de vente de drogue de la cité que de jeunes guetteurs protègent. Ils ont l'âge de son fils, une quinzaine d'années. Et c'est surtout pour lui que Linda s'inquiète : "On aimerait bien que les petits puissent jouer dehors comme ils veulent (...) Si je peux pas lui acheter ce qu'il veut, j'ai peur qu'il soit tenté de travailler dans ce milieu dehors". Malgré plusieurs opérations de police fructueuses, le trafic est malheureusement toujours bien implanté.
Ces trafics gangrènent certaines cités mais ils cachent aussi d'autres problèmes de la vie quotidienne des habitants. Ils sont très nombreux et prennent parfois des proportions considérables. Par exemple, les services publics qui disparaissent. Ce n'est pas propre aux cités, les villages les plus reculés en font aussi les frais. Mais ici lorsque la CAF, la caisse d'allocations familiales, décide de déserter le centre social il y a 3 ans, certains habitants se retrouvent parfois complètement démunis lorsqu'il faut remplir des formulaires. C'est le cas de Soraya qui est venue demander de l'aide au centre social pour compléter un justificatif. "Je ne peux pas le remplir, je ne sais pas lire ni écrire. Au centre ils sont toujours gentils, sympas", explique-t-elle.
Il faut demander aux services publiques d'assumer leur présence ici
Amina Touati, l'un des 3 médecins de La Castellane
Autre disparition qui inquiète cette fois-ci Amina Touati, l'un des 3 médecins de La Castellane : la PMI, la protection maternelle et infantile qui a plié bagage voilà 2 ans. "Cette PMI, elle permettait au moins de faire une couverture vaccinale pour les enfants, raconte-t-elle. On avait même demandé de rajouter un planning familial pour tout ce qui est contraception pour faire quand même une éducation sexuelle. C'est un droit d'avoir ça, il faut demander aux services publiques d'assumer leur présence ici".
Les habitants se sentent oubliés, mis de côté, "ghettoïsés", n'hésitent pas à dire certains. Malgré tout, même s'ils ont le sentiment de prêcher dans le désert, ils s'obstinent. Ils réclament par exemple des transports en commun plus efficaces. La Castellane est trop enclavée et mal desservie pour quelqu'un qui n'a pas de voiture. "Il n'y a qu'une seule ligne, un petit bus où il n'y a pas de place, on s’étouffe quand on rentre dedans, on ne peut pas aller dans le centre ville", explique Linda.
C'est pas qu'on se sent oubliés, c'est qu'on est oubliés
Alexandre, 21 ans, habitant de la cité de La Castellane
Enfin, il y a la question du travail, du manque de travail. La moitié des habitants sont au chômage, 54% chez les moins de 25 ans. Alexandre, 21 ans, un bac d'électromécanicien en poche mais toujours sans emploi, "fait des petits boulots à droite à gauche en tant qu'animateur ou au MacDo ou Quick, mais c'est pas la chose que je voulais faire." "C'est pas qu'on se sent oubliés, c'est qu'on est oubliés", insiste-t-il.
Que l'ascenseur social remonte, c'est donc encore un espoir même si certaines personnes sont, malgré tout, assez désabusées.
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