Les femmes doivent rester vigilantes. C'est le message porté par The Handmaid's Tale, diffusée à partir de ce mardi 27 juin sur OCS. Énorme succès aux États-Unis, cette série est une adaptation du best-seller du même nom de Margaret Atwood, publié dans les années 1980.
La toute jeune République de Gilead a remplacé les États-Unis et a mis en place un gouvernement basé sur certains textes bibliques. Les femmes ont été privées de leur compte en banque, de leurs droits et de leur travail. Elles ont été séparées en trois catégories, en fonction de ce qu'elles apportent à la société : les Épouses sont les femmes des commandants, qui forment l'élite, les Marthas sont les domestiques et les Servantes sont dédiées à la reproduction de ces élites.
L'héroïne, Offred, magistralement interprétée par Elisabeth Moss (Mad Men) est une Servante. Habillée d'une robe rouge, aussi longue que large, et d'une coiffe blanche, son visage est caché au reste du monde. C'est elle qui nous raconte son histoire et celle des femmes qui l'entourent.
C'est la première leçon que nous apprend The Handmaid's Tale, comme une piqûre de rappel : nos droits ne sont pas acquis. Si la série est une dystopie, le changement de régime des États-Unis, devenus Gilead, est basé sur un risque bien réel, la sur-pollution de la planète. En continuant à produire des matières nocives dans l'atmosphère, les États-Unis font gravement diminuer leur niveau de fertilité.
Un pays sans génération future est destiné à mourir et pour y remédier les femmes sont réduites à leur disposition gynécologique, donner naissance à des enfants. Celles qui ne peuvent pas en avoir, et qui n'ont donc aucun intérêt pour la survie du pays, sont reléguées aux fonctions domestiques si elles sont chanceuses, envoyées en esclavage si elles le sont moins.
Cette décision a évidemment été prise par des dirigeants masculins, qui gouvernent, seuls, la République de Gilead.
Les femmes ont d'abord été privées de leur travail, de leur compte en banque, de leur droit de vote, puis, tout simplement, de leur statut de citoyenne. Dans cette nouvelle République, les Servantes n'ont pas le droit de lire ni d'écrire sous peine qu'on leur coupe la main. Elles n'ont pas le droit de contredire ce qui leur est dit sous peine de se faire arracher l’œil droit. Ces femmes qui se croyaient en sécurité dans leur démocratie ont vu ces libertés leur être retirées petit à petit.
D'abord résignée, Offred gagne en rébellion au fil des épisodes. Elle ne se rebelle pas ouvertement, elle le fait plus discrètement, par des actions qui sont normalement interdites. Pour ne pas sombrer dans la folie, pour ne pas oublier qui elle est, elle se souvient du temps d'avant, celui où elle répondait au prénom de June et où elle avait son propre nom de famille. Elle revit les moments heureux avec sa fille Hannah, son mari Luke et ses séances de sport avec son amie Moira.
Offred brave aussi l'interdit en acceptant l'invitation du commandant (joué par Joseph Fiennes) à venir passer du temps avec lui dans son bureau. Elle qui n'a droit à aucune distraction joue au Scrabble avec son maître et échange sur les livres contenus dans sa bibliothèque. Elle entretient également une liaison avec Nick, l'homme à tout faire de la maison, relation pour laquelle elle pourrait être pendue en place publique mais qui lui redonne son statut de femme. Loin du viol cérémoniel dont elle est victime chaque mois par le commandant Waterford, elle choisit ici son plaisir et sa position. Elle reprend le contrôle de la sexualité qui lui a été volée.