Pourquoi les éoliennes en mer restent un mirage
Six parcs devaient être construits au large des côtes françaises. Pour l'instant, il n'y en a aucun. Des éoliennes qui ne sont pas prêtes d'être construites.

C'est un vrai échec pour l'instant. Et pourtant Nicolas Sarkozy, quand il était président, puis François Hollande, y ont cru. Ils avaient de grandes ambitions. La France a des côtes et du vent. L'idée était d'installer des éoliennes en mer pour produire au moins l'équivalent d'un réacteur nucléaire en 2020. Il n'y en a toujours aucune. Quatre parcs ont été autorisés en Bretagne et Normandie. Les travaux n'ont pas débuté. Trois sont attaqués par des associations. En Allemagne et au Royaume-Uni, des centaines d'éoliennes ont poussé dans la mer et produisent aujourd'hui une électricité rentable, presque deux fois moins cher que celle que des futurs EPR nucléaires.
Que s'est-il passé ? La France, qui ne jurait que par le nucléaire, est partie en retard. Le feu vert a été donné au Grenelle de l'environnement en 2007. Arrivée au pouvoir, la gauche a poursuivi le projet. Mais les gouvernements se sont suivis avec la même ambition - développer une filière française industrielle -, qui a échoué. Areva s'apprête à se désengager. Alstom avait construit une usine à Saint-Nazaire ; elle l'a vendue aux Américains. Les Français n'ont pas été bons, et le retard est énorme.
Alors cela se fera - c'est une énergie qui fonctionne -, mais l'objectif de 2020 ne sera jamais atteint. Cela ne veut pas dire que l'éolien va mal dans notre pays. Sur terre, le développement se poursuit. Ainsi 6.000 mats ont été déjà construits. Ils fournissent 5% de notre électricité. C'est en progrès, même si en Allemagne la part est de 10%. En Espagne, elle atteint 20%. C'est même 40% au Danemark.