Cela peut sembler étonnant vu qu’aujourd’hui le cinéma va avec le popcorn comme le football avec la bière. Et pourtant, quand les premières salles de cinéma aux États-Unis ont ouvert au début du XXe siècle, cette gourmandise était bannie. Des panneaux à l’entrée des salles stipulaient cette interdiction. Les employés des cinémas allaient même jusqu’à fouiller les spectateurs pour vérifier qu’ils ne faisaient pas entrer du popcorn en douce.
Le popcorn était déjà très populaire. La faute de l’invention révolutionnaire de Charles Cretor, confiseur dans l’Illinois, en 1893 : un chariot ambulant qui permet de le préparer dans la rue en faisant cuire des grains de maïs à la vapeur. L'invention va populariser le popcorn, inventé il y a plus de 7000 ans au Pérou.
Mais les propriétaires des premières salles de cinéma, souvent d’anciens théâtres, veulent en faire des endroits chics, avec rideau et sièges en velours pour attirer une clientèle aisée. Le popcorn et son image populaire, voire vulgaire, ne collent pas vraiment à ce concept. En plus, jusqu’en 1927, le cinéma était muet, on entendait les gens mastiquer quand ils mangeaient leur popcorn. Sans parler de l’odeur de beurre ou de sucre pas vraiment discrète.
Vient alors le krach boursier de 1929, puis la crise économique qui frappe les États-Unis. Les exploitants de cinéma sont au bord de la faillite, faute de spectateurs. Alors en quête de revenus à tout prix, ils se mettent finalement à vendre des confiseries dans les salles. Et notamment du popcorn. C’est ainsi qu’ils vont se sauver. Et qu’ils continuent encore aujourd’hui puisqu’on estime aux États-Unis que la vente de friandises c’est 40% du chiffre d’affaires des salles américaines.
15% pour les salles françaises, où la toute première machine à popocorn a été installée en 1991 au Gaumont de Dijon. Aujourd’hui, un spectateur français sur trois en achète. Et surtout, le premier producteur de popcorn en Europe, Nataïs, est chez nous, à Bézéril, dans le Gers.