Samedi 19 septembre, c'est la première journée mondiale du don de moelle osseuse. L'occasion de sensibiliser le grand public, car l'objectif est toujours de recruter plus de donneurs. Aujourd'hui, si 80% des maladies graves du sang peuvent être guéries, c'est grâce à cette greffe. C'est la moelle osseuse qui assure la fabrication des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes. Attention à ne pas confondre avec la moelle épinière, située dans la colonne vertébrale.
En France, 240.000 personnes seront inscrites d'ici la fin de l'année sur le registre national du don de moelle osseuse. Le but était d'en recruter 18.000 cette année car 2.000 malades ont besoin chaque année d'une greffe.
Toute la difficulté, en plus, est de trouver pour chaque malade un donneur 100% compatible. "On exige en greffe de moelle une compatibilité bien plus importante que ce qu'on observe dans les greffes d'organes", explique Régis Peffault de Latour, professeur d'hématologie à l'hôpital Saint-Louis à Paris. Ainsi, un malade a une chance sur quatre d'être compatible avec un frère ou une sœur. Mais en dehors de la fratrie, c'est une chance sur un million. La priorité aujourd'hui est donc de diversifier le registre des donneurs. Il y a un besoin particulier d'hommes jeunes, de moins de 40 ans, pour répondre aux besoins des malades.
Même si il est assez simple de donner sa moelle osseuse, les Français semblent avoir certaines réticences que d'autres n'ont pas. En Allemagne par exemple, il y a 5 millions de donneurs. Il faut avoir entre 18 et 51 ans, être en bonne santé et accepter une prise de sang pour établir une carte d'identité génétique. Il faut ensuite attendre. L'appel peut intervenir des mois ou des années plus tard, voire jamais.
Mais si cela arrive, il n'y a aucune inquiétude à avoir. "On parle de greffe de moelle et donc on pense au bloc opératoire et à l'anesthésie générale. En fait, pas du tout. La greffe de moelle a évolué. On est maintenant capable pour 80% des patients de faire des greffes à partir du sang périphérique du donneur. C'est très simple : c'est une prise de sang et ça ne dure pas longtemps", assure Régis Peffault de Latour.
Deux ou trois heures dans sa vie pour en sauver une autre, le jeu en vaut vraiment la chandelle. "À l'heure actuelle, pour les cancers du sang (lymphome ou leucémie) dont on sait que les traitements de chimiothérapie ne réussiront pas à les guérir, la seule façon (de soigner), c'est de transférer chez ces malades un nouveau système immunitaire", indique le docteur.
L'an dernier, 1943 greffes ont été réalisées en France, dont une bonne moitié grâce aux donneurs inscrits sur le registre national ou sur le réseau international. Pour plus de renseignements, un site internet existe et permet de se pré-inscrire en tant que donneur.