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Pourquoi 90% des soignants des Urgences de Pontoise sont en arrêt-maladie ?

Le manque d'effectifs, de place et les tensions causées par la triple épidémie de Covid-19, grippe et bronchiolite ont poussé une partie de l'effectif soignant à poser un arrêt-maladie.

L'entrée des urgences de l'hôpital Trousseau à Tours.
L'entrée des urgences de l'hôpital Trousseau à Tours.
Crédit : GUILLAUME SOUVANT / AFP
Robinson Hollanders & AFP
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La crise qui frappe l'hôpital public en France ne cesse de s'aggraver. Les urgences sont au premier plan de cette crise. Débordées, elles ne sont plus en capacité d'encaisser le flot incessant de patients. À cette crise structurelle s'ajoute la triple épidémie actuelle de Covid-19, grippe et bronchiolite. Face à cette situation dramatique, "90% de l'effectif soignant des Urgences Adultes de l'Hôpital de Pontoise est en arrêt maladie depuis ce matin", a tweeté le compte UrgencesEnArrêtMaladie, confirmé par l'hôpital, l'Agence de santé (ARS) d'Île-de-France et la préfecture du Val-d'Oise. 

"Une grande majorité des personnels de jour aujourd'hui n'ont pas pris leur poste aux urgences", a déclaré devant la presse Alexandre Aubert, le directeur de l'hôpital Novo de Pontoise (Val-d'Oise). "63% de l'équipe globale" de l'hôpital est touché par ce mouvement, soit 49 personnes, a-t-il développé. 

Parmi le personnel ayant déposé" un arrêt maladie, il y a des infirmiers, des brancardiers et des aide-soignants des équipes de jour et de nuit. Ils espèrent une prise de conscience de leur direction face aux tensions qui les frappent ainsi que le manque d'effectif et de place dans leur service. En outre, ils demandent l'activation du "plan blanc". Cette mesure permet de rappeler tous les personnels médicaux et paramédicaux, d'ouvrir des lits supplémentaires et de reporter les opérations non indispensables.

"Il y a plus de vingt heures d'attente aux urgences"

"Le service des urgences reste ouvert" et l'équipe de médecins est "mobilisée", a déclaré l'ARS Île-de-France à l'AFP. Afin d'"organiser l'orientation des patients vers d'autres structures" de santé environnantes, "le SAMU réoriente les patients de manière graduée, en fonction des besoins de soin et une "régulation" est mise en place.

"Les réponses à ces questions sont des réponses à temps long. Or là, le problème, c'est qu'on a des agents qui demandent des réponses rapides", a expliqué le directeur de l'hôpital de Pontoise. "Il y a des revendications mais il y a un ressenti aussi de se sentir un peu seul", poursuit-il, insistant sur le "facteur psychologique énorme", selon lui, à l'origine de cette contestation. 

À écouter aussi

Les scènes d'attentes interminables aux urgences se multiplient en France. À l'hôpital de Pontoise, "les patients sont sur des brancards aux urgences, dans le couloir", a expliqué à l'AFP un soignant de l'hôpital. "Il y a plus de vingt heures d'attente aux urgences pour déjà voir un médecin et que les infirmiers installent les patients dans une salle de consultation. On est à bout, les collègues en ont marre", a-t-il ajouté.

Le 1er janvier 2023, Mediapart publiait un article décrivant la crise des urgences en France. En guise d'introduction, la journaliste Caroline Coq-Chodorge écrivait : "En ces vacances de fin d’année, les malades ont encore débordé des urgences des hôpitaux. À Bordeaux, certains ont attendu sept heures et demie dans le camion des pompiersÀ Metz-Thionville, l’ancien hôpital du ministre de la Santé a monté des tentes normalement réservées aux catastrophes."
Les urgences de Sarreguemines et de Thionville connaissent des tensions et de nombreux arrêts maladie depuis fin décembre. Vendredi, la préfecture et l'ARS locales ont déclenché le plan blanc dans tous les établissements de santé du département.

En déplacement vendredi dans l'Essonne, Emmanuel Macron a annoncé une réorganisation de l'hôpital et des mesures pour faciliter l'accès des patients à un généraliste et "sortir de ce jour de crise sans fin" dans le système de santé français.

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