Une bonne dose de mauvaise foi. Un million de postes, grosso modo, ont bel et bien été créés au cours du mandat de Pierre Gattaz au Medef. Pari gagné, dans les grandes lignes, pour le patron des patrons, qui avait fait de cet objectif son principal challenge, matérialisé par un fameux pince qu'il portrait sur sa veste. La vraie question est toutefois : est-ce que cela est dû à la pression du Medef sur les gouvernements Hollande et Macron ? Pas vraiment.
Depuis des années, Pierre Gattaz affirme que le million d'emplois créés n'est possible que si le gouvernement baisse les charges sur les entreprises et réforme le code du travail. C'est ce qu'il s'est passé avec le Crédit Impôt Compétitivité Emploi, le pacte de Responsabilité et les lois Travail - El Khomri et Pénicaud. Mais ces politiques qui répondaient aux souhaits du Medef ont permis de créer au mieux 300.000 emplois, selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui a fait les comptes.
Le reste - pour atteindre le million d'emplois créés - est lié à la croissance et à la sortie progressive de la crise de 2009. Une sorte de rattrapage mécanique. D'une certaine manière Pierre Gattaz aura attendu, pendant tout son quinquennat, comme François Hollande, l'inversion de la courbe.
Se pose ensuite une autre question : un million d'emplois oui, mais de quelle qualité ? Depuis 2000, la qualité du travail n'a cessé de se dégrader. En 2000, il y avait 40% de CDD. Aujourd'hui, cela semble se stabiliser à 66%. Les deux tiers des postes sont donc précaires voire très précaires, puisque la majorité de ces contrats courts font moins d'un mois. Sur les CDD enfin, le Medef, on l'a bien compris, ne milite pas pour un encadrement plus strict ou pour un bonus/malus.
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