Secouée par les affaires récentes de l'évêque Michel Santier et du cardinal Jean-Pierre Ricard, l'Église de France est venue présenter au pape les mesures décidées lors de la dernière assemblée plénière de novembre qui réunissait tous les évêques à Lourdes. La délégation - composée d'Eric de Moulins Beaufort, président de la conférence des évêques de France et de ses deux adjoints Dominique Blanchet et Vincent Jordy- explique qu'elle est aussi allée à Rome pour dénoncer des dysfonctionnements du Vatican dans la gestion de ces affaires d'abus quand elles concernent un évêque.
La rencontre avec le pape François a duré presque une heure. "'Vous portez des choses lourdes, nous le savons'. Il l'a répété plusieurs fois", raconte Vincent Jordy l'archevêque de Tours. La délégation se dit confortée, soutenue, encouragée par le souverain pontife. "C'est important pour nous, et c'est important qu'il soit informé par nous-même sur ce qui se passe en France", note Eric de Moulins Beaufort, l'archevêque de Reims.
Ils ont expliqué au pape qu'ils allaient créer un conseil de suivi, présidée par une personnalité qualifiée extérieure à l'Église, pour aider les évêques dans le suivi des procédures, "parce que les évêques sont seuls quand ils doivent traiter un dossier qui concerne un autre évêque", souligne Dominique Blanchet, l'évêque de Créteil qui s'est trouvé lui-même dans cette situation dans le scandale Santier. "Nous ne sommes pas devenus prêtre pour mener des enquêtes", répète Eric de Moulins Beaufort.
La visite à Rome ne s'est pas résumée au tête-à-tête avec François. Les évêques français ont aussi rencontré les cardinaux en charge des deux dicastères (dicastère veut dire ministère quand on parle de la gouvernance de l'Église) les plus concernés par ces affaires : le cardinal Marc Ouellet du dicastère des évêques - il s'occupe des nominations et démissions, et le cardinal Francisco Ladaria à la tête du dicastère de la doctrine de la foi.
Les évêques français ont essayé de tirer les leçons de l'affaire Santier, et pointent des dysfonctionnements au sein même du Vatican. "Nous avons pu en parler, nous avons été écoutés et nos interlocuteurs n'étaient pas du tout sur la défensive" selon Eric de Moulins Beaufort.
La curie romaine reconnait ces dysfonctionnements, ajoute Dominique Blanchet et il en fait la liste : 1- dysfonctionnement de communication, trop de confidentialité, le secret, avec des questions qui se posent, quand faut-il dire ? à qui ? Quel contenu transmettre ? Dans l'affaire Santier, on n'a pas donné la vraie raison de la démission, rappelle Dominique Blanchet. 2- des délais injustifiables dans le traitement des dossiers, la transmission des informations, la manière de mener les enquête à Rome. Toujours dans l'affaire Santier, après la démission présentée par l'évêque au pape, il n'y a pas eu d'administrateur nommé et, malgré le fait qu'il ait reconnu des faits répréhensibles, Monseigneur Santier est resté en poste.
"Nous repartons confiants, la culture du réflexe bouge" assure les évêques français
Mais le travail doit continuer. En trois groupes, tous les évêques français iront à Rome en février, mai et juillet.
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