269 sans-abris vivent actuellement sur les talus qui entourent le périphérique parisien. Un chiffre, révélé par RTL, en hausse de 30% sur un an.
Nous avons voulu aller à la rencontre de ces sans-abris qui ont trouvé refuge autour de la voie rapide composée de 2x4 voies, et devant lesquels passent chaque jour des centaines de milliers d'automobilistes.
Ce sont des profils solitaires qui vivent ici depuis plusieurs années. Pour les trouver, il faut d'abord enjamber les grillages qui bordent les bretelles d'accès. D'un côté, la route s'engorge de voitures, de l'autre, les talus remontent vers des cabanes en bois et en tôle, comme celle de Fares. "Moi j'habite ici. Voilà ma cabane. Vous pouvez la voir", explique le sans-abri. Sous un large amas de tôle rouillée, on trouve une pièce à vivre. Au sol, des plaques de lino l'isolent de la terre. Un vieux canapé et une table en bois lui servent de mobilier. Un peu plus loin sur le terrain, il y a un trou dans le talus. Ce sont des toilettes qu'il partage avec ce qu'il appelle "des voisins".
Fares nous redirige vers Ania qui habite un peu plus loin et s'affaire dans des petites tranchées creusées sur le talus. "C'est un travail qu'on fait come ça sans avoir vraiment la permission. On plante des choux, des salades, des pommes de terre. C'est venu comme ça. On est là. On a aucun papier qui justifie notre présence, c'est comme ça. Les voisins sont bruyants, c'est le périph'. Ils ne nous disent rien pour le moment", confie-t-elle.
Si le potager d'Ania est visible depuis la route, ces cabanes, elles, sont souvent camouflées derrière des murs ou de la végétation. À quelques mètres de là, une autre cabane apparaît sous un tunnel. Un autre sans-abri qui souhaite rester discret car il s'est greffé au système électrique des lampadaires. "Il a une cabane en bois, sur pilotis et il a même la télé", explique Ania. "Si vous allez de l'autre côté, il y en a un autre qui s'est installé".
Ce phénomène est difficile à appréhender pour les associations. Habiter au bord du périphérique est dangereux. S'installer à cet endroit inhospitalier témoigne d'une volonté de se mettre à l'écart. Certains nous ont dit y trouver une forme de tranquillité et de sécurité. Ils côtoient bien des centaines de milliers de voitures chaque jour mais paradoxalement l'isolement est aussi décuplé. "D'abord, ce sont des endroits dangereux. Il y a une forme d'invisibilité. Les personnes s'éloignent du monde, n'expriment plus de demande, se marginalisent. Ça dit quelque chose", souligne Lofti Ounezar, directeur général d'Emmaüs solidarité.
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