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Des paquets Shein à Paris, le 26 février 2025.
Crédit : Joao Luiz Bulcao / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Deux jours avant l'implantation de Shein au BHV, le géant chinois de la vente en ligne a été signalé à la justice française pour la commercialisation de "poupées sexuelles d'apparence enfantine". La haute-commissaire à l'Enfance Sarah El-Haïry a annoncé sur RTL son intention de convoquer "l'ensemble des grandes plateformes" de commerce électronique après la découverte de poupées à caractère pédopornographique vendues sur le site Shein, promettant de remonter jusqu'aux "fournisseurs". Le géant de l'e-commerce asiatique assure avoir retiré de sa plateforme.
Invité de RTL ce lundi 3 novembre, Julien Pillot, économiste, spécialiste de l'économie et la régulation du numérique, explique ne pas être surpris par la présence de ces poupées sexuelles sur le site internet de Shein. "J'aurais aimé vous dire que j'ai été surpris, mais malheureusement, ce n'est pas le cas", reconnaît-il.
"On a pas mal de signaux d'alerte depuis quelques mois, pour ne pas dire quelques années, autour de la difficulté que peuvent avoir ces plateformes à se mettre en conformité avec les règles de régulation et de contrôles européens et français", ajoute-t-il en indiquant que "ce n'est pas si surprenant que ça".
Selon l'économiste, la commercialisation de ces poupées sexuelles fait que "l'on rentre vraiment dans le domaine du sordide". Shein a affirmé ne pas être au courant de la présence de ces produits sur son site. "On peut les croire, indique Julien Pillot. Mais on peut aussi considérer qu'il y a une forme d'hypocrisie" des plateformes, "comme Shein, Temu, Amazon". Ces sites vantent leurs capacités à analyser les données de leurs acheteurs, grâce au 'big data', en faisant de "l'ultra-ciblage publicitaire".
"Ces plateformes nous disent qu'elles sont extrêmement fortes pour faire parler les données dans certains contextes commerciaux, nous expliquent que finalement, elles ne sont pas si bonnes que ça pour contrôler l'ensemble des flux de données qui transitent sur leur site", détaille-t-il.
Ces plateformes commercialisent des produits et hébergent aussi un espace pour la vente d'objets de la part de revendeurs. "Les plateformes se cachent derrière ce flou artistique pour tantôt dire : 'On est distributeur', tantôt dire : 'On est hébergeur, donc on ne peut pas être tenu responsables'. Il y a un double discours qui est assez dérangeant", note Julien Pillot.
Une pétition a été lancée afin de réclamer l'identification des acheteurs de la poupée à caractère pédopornographique sur Shein. Faut-il faire du "name and shame" (identifier et dénoncer, ndlr) ? "Dans ce cas extrêmement précis, oui", approuve l'économiste. "On ne peut pas avec la photographie de ces poupées et la description, considérer que ces poupées étaient destinées à l'amusement d'un bambin", ajoute-t-il. Cependant, il estime que "le problème est beaucoup plus global que cela".
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