"On crée des faux profils de mineurs" : Florian raconte sur RTL comment son association traque les pédocriminels en ligne

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Ce 28 août 2025, Florian était au micro de RTL. En 2019, il a fondé une association qui traque les pédocriminels sur Internet. Depuis, il entretient, chaque jour, des conversations avec des cybercriminels (en se faisant passer pour un enfant). Son objectif : accumuler les preuves pour livrer à la Justice les personnes concernées.

Tout part d'un reportage sur France 2. "C'était un collectif citoyen qui luttait contre la pédocriminalité. Ils ont lancé un appel à citoyens parce qu'ils n'étaient pas assez", relate-t-il sur RTL. Florian souhaite se rendre utile et décide de les rejoindre. "Je me suis lancé à corps perdu en voyant l'étendue du fléau et le nombre de pédocriminels qu'il y avait sur les réseaux", se justifie-t-il.

À ce moment-là, l'association en est encore à ses balbutiements. Très vite, elle se divise en plus petites associations. Florian devient le président de l'une d'elles qu'il nomme "la team Eunomie". "On l'a montée avec l'aide d'une avocate bénévole qui nous a conseillés sur la façon de faire", raconte le père de famille au micro de Faustine Bollaert.

Un mode d'action bien rodé

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Florian explique : "On crée des faux profils de mineurs (sur les réseaux sociaux, ndlr), qu'on fait vivre comme des enfants lambda. Une petite fille qui ne s'intéresse pas à la sexualité mais aux passions de son âge". Les photos ne sont pas puisées sur Internet, droit d'image oblige. "On prend des portrait de nous qu'on modifie avec un logiciel".

Une fois le contact établi, le bénévole marche sur un fil tendu, puisqu'il ne faut pas tomber dans le piège de l'incitation au délit. Une fois les preuves collectées (photo de sexe, propositions sexuelles...), l'association les transmet au procureur de la République. Si le crime est caractérisé, des spécialistes récupèrent alors les adresses IP des cybercriminels, pour les identifier. Ceux-ci encourent des peines allant jusqu'à 7 ans de prison ferme. Malheureusement, les délais avec la Justice sont souvent longs : il faut attendre en moyenne 2 ans pour que l'affaire soit traitée, laissant les criminels dans la nature.

Afin de leur couper l'herbe sous le pied, Florian préconise aux parents de privilégier le dialogue avec leurs enfants. "Si il vient vous dire 'j'ai reçu ça de telle personne', c'est pas lui qu'il faut punir. Si vous le punissez, il ne viendra pas vous le dire la prochaine fois (...) Il faut établir une relation de confiance pour qu'il n'ait pas peur de vous en parler. Comme ça, vous pourrez agir et être serein", explique Florian, lui-même père d'un garçon de 11 ans.

Aujourd'hui, l'association possède 40 profils actifs de "faux enfants". 164 cybercriminels ont déjà été condamnés grâce à l'association. En 6 ans d'activité, Florian dit réussir à conserver une certaine distance. Il concède toutefois qu'il est "un peu parano". "Quand on sait que des pédocriminels s'amusent à aller prendre des photos de petites filles pendant la rentrée scolaire... Forcément, (...) on regarde autour de nous".