Nord : parkings saturés, stationnements sauvages... Les voiturettes électriques envahissent les abords des lycées

Les voiturettes électriques sans permis, prisées des jeunes, envahissent les abords des lycées à Genech, posant des problèmes de stationnement et de cohabitation avec les riverains.

Anne Wauquier, maire de Genech devant des voitures électriques sur le parking d'un lycée.

Crédit : RTL

RTL ÉVÉNEMENT - Ces petites voitures qui sèment la zizanie

00:03:27

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Vous avez sans doute déjà aperçu les petites voiturettes électriques. Les ados ont d'ailleurs le droit de conduire désormais dès l'âge de 14 ans. Ces modèles commencent à poser des problèmes, notamment aux abords de certains lycées.

C'est le cas, à Genech, dans le nord de la France, entre Lille et Valenciennes. Le parking du lycée là-bas est littéralement envahi par ces voiturettes et la cohabitation avec le voisinage se tend à tel point que la maire a lancé un appel au civisme.

Ces petites voitures électriques sont un symbole d'autonomie pour ces jeunes dans cette campagne de la Pevèle plutôt aisée.

Lucien Rousseau, 15 ans et déjà au volant, explique que ses parents lui ont offert la voiture "parce qu'ils savent que le bus, c'est compliqué, loin du lycée, il n'y a pas beaucoup d'horaires".

Une circulation fortement impactée par les mini voitures

"On peut aller partout, on fait ce qu'on veut" raconte le lycéen. Mais passé 8 heures, le parking du lycée est saturé et ses élèves se garent souvent un peu n'importe où, comme sur les trottoirs et les chemins ruraux.

"Quand les tracteurs vont venir, ils vont appeler la mairie en disant "je ne peux pas passer", déplore Anne Wauquier, la maire de Genech.

"Il n'y a plus de place du tout, ce sont des espaces verts qui sont colonisés par les voitures, s'agace l'élue locale. Ces stationnements en dehors des places de parking font d'autant plus peser le risque d'une amende de la gendarmerie. Comptez jusqu'à 135 euros d'amende pour ces stationnements sauvages.

Un problème logistique pour la mairie de Genech

Cette situation devient un casse-tête pour la petite commune rurale. D'autant plus que Genech compte 2.800 habitants et accueille chaque jour 4.000 élèves dans ses deux lycées.

Anne Wauquier, également enseignante, s'inquiète devant certains comportements, "Ça se tend entre les riverains et les élèves".

"L'obligation de la région, et elle la respecte, c'est un bus, le matin et un bus l'après-midi, pour qu'ils viennent et qu'ils repartent, avec la multiplication des spécialités, des options, la solution de facilité pour rentrer chez soi, c'est prendre un véhicule individuel" explique la maire.

Une réunion est d'ailleurs prévue prochainement avec les familles pour évoquer cette situation.

Des véhicules qui se démocratisent auprès de nombreuses familles

Le phénomène de ces mini-voitures devrait encore prendre de l'ampleur. Si ces véhicules à l'achat restent à un prix pas forcément abordable, près de 8.000 euros, ils deviennent plus accessibles avec des formules de location à 44 euros par mois.

Dans une concession Citroën d'Orchie, Amélie Durier a déjà géré 150 dossiers pour ces sept derniers mois, beaucoup plus que toute l'année dernière.

"Depuis 3 ans, ça prend un engouement énorme, la majorité sont des jeunes qui rentrent au lycée entre 15 et 18 ans. Les parents, ça les dégage des conduites scolaires et des conduites extrascolaires, raconte celle-ci.

Avec l'introduction du permis à 17 ans, le parc de véhicules autour du lycée devrait encore continuer de grossir. Déjà près d'une centaine de voitures sans permis circulent chaque jour à Genech alors qu'une ligne de chemin de fer passe juste au pied d'un lycée, elle est inutilisée depuis 10 ans.

La rédaction vous recommande