C’est ce qu’on appelle un message viral sur les réseaux sociaux. Tout est parti d’un tweet de France Culture : "Des jeunes auteurs et autrices vont réécrire les pièces de Molière pour que les élèves puissent y avoir accès plus facilement, ou du moins, d'une manière nouvelle. La langue de Molière est-elle devenue trop ardue pour les écoliers d'aujourd'hui ?".
Le message a fait réagir, et très violemment "J’ai grandi en ZUP et c’est justement le fait de jouer la langue de Molière qui m’a donné envie de me dépasser" explique une utilisatrice de Twitter.
Aurore Bergé, députée LaREM écrit : "Sous couvert d'un prétendu égalitarisme, on considère donc que certains élèves ne pourraient avoir accès à Molière. C'est insultant pour eux". Guillaume Larrivé, député LR, a dit "Churchill banni d’une école britannique, Lincoln expulsé des établissements scolaires de San Francisco et, chez nous, Molière en voie de réécriture. Jusqu’où ira la prodigieuse bêtise de notre triste époque ?". Nous serions à quelques secondes d’une apocalypse culturelle, sauf que c’est faux. C’est la première règle Twitter : avant de répondre, il faut lire l’article et ne pas s’arrêter au titre.
Ce n’est en rien une directive du ministère de la Culture, encore moins un coup lancé par un éditeur. C'est une initiative du centre international de théâtre francophone de Pologne. Il s'agit d'une opération en lien avec la Comédie française intitulée "10 sur 10" et présentée ainsi sur le site du centre international de théâtre francophone de Pologne, "10 pièces courtes, rythmées, actuelles de 10 pages et 10 personnages tout spécialement écrites pour un public de jeunes qui apprennent le français".
L'initiative lancée depuis 5 ans s'est intéressée en 2019 au répertoire de Jean-Baptiste Poquelin et ses plus grandes œuvres, du Malade imaginaire en passant par Tartuffe ou Les Fourberies de Scapin.
Dans le contexte actuel, ou dans le monde anglo-saxon, certaines associations évoquent la disparition de certains thèmes, de certains personnages pour ne pas froisser les minorités. On imagine alors que tout doit être revu avec notre vision et un état d’esprit contemporain. Ainsi des hebdomadaires comme Valeurs Actuelles ou le site d’information russe Sputnik news n’ont pas hésité à titrer que les pièces de Molière allaient bientôt être réécrites, avant de préciser dans le corps de leur article, qu’il s’agissait d’une initiative du théâtre francophone en Pologne. S’arrêter au titre et commenter l’article sans l’avoir lu, peut provoquer au final une vraie confusion et surtout une certaine gêne.
La réécriture des grands classiques de la littérature est un exercice courant. Par exemple, on trouve des grands classiques tels Don Quichotte, Le Petit prince ou Les Trois mousquetaires raccourcit dans des éditions pour enfants. La plupart des éditions proposant les textes de Molière sont des rééditions. Il y a également beaucoup d’adaptations qui ne collent pas exactement à la langue du XVIIe siècle. D’ailleurs, Molière a écrit une phrase que l’on retrouve dans une pièce intitulée Le Médecin volant et qui pourrait être la devise des faiseurs d’intox aujourd’hui : "Je ne sais si cela se peut ; mais je sais bien que cela est".
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