2 min de lecture
Une femme tient un dictionnaire (illustration)
Crédit : FRED DUFOUR / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Aujourd’hui, nous parlons de "pompes". Quel genre de pompes ? Eh bien voilà, vous avez mis le doigt dessus : il y a quantité de pompes, en français, et je ne parle par des bottes, des baskets, des souliers, des sandales, des croquenots, des grolles, des tongs, des escarpins, des santiags, des tennis, des mules, des mocassins, des godasses, bref des chaussures, au passage, c’est l’un des mots français qui ont le plus de synonymes, à peu près autant que les Inuit en ont pour la neige, c’est dire à quel point cet objet vendu par paires nous passionne. Pourtant, ce n’est pas de ces pompes-là que je veux vous parler, ou pas seulement.
J’ai corrigé il y a peu dans Le Monde, enfin, heureusement, ce n’est pas paru dans Le Monde, puisque je l’ai corrigé, une cérémonie "en grandes pompes" qui m’a fait glousser toute une matinée. (Oui, le correcteur a un sens de l’humour bien à lui, en effet, et la correctrice aussi.)
J’adore cette erreur, que je corrige une fois par an peut-être, mais je la vois bien plus souvent sur les réseaux sociaux et sur Internet. Quand je lis "en grandeS pompeS", je ne peux pas m’empêcher d’imaginer une cérémonie dirigée par un clown à l’ancienne, façon Achille Zavatta, avec un nœud papillon à pois jaunes et des godasses pointure 72.
Parce que, naturellement, "en grande pompe" s’écrit au singulier. Cette pompe-là vient du grec pompê, en passant par le latin pompa, qui veut dire "procession". Selon le Larousse, c’est un "déploiement de faste, d’apparat", on parle de la pompe d’une cérémonie, d’un couronnement. De là dérive aussi l’adjectif pompeux, qui a plutôt un sens péjoratif puisque le Robert en donne la définition : "Qui affecte une solennité plus ou moins ridicule."
Donc "la pompe", c’est singulier. Mais on parle bien des "pompes funèbres", au pluriel, pourquoi ? La pompe funèbre, au singulier, est le "cérémonial qui accompagne les funérailles", nous apprend le Dictionnaire de l’Académie française. Pourquoi parle-t-on le plus souvent "des pompes funèbres" au pluriel aujourd’hui ? Parce que, un peu partout dans nos villes, fleurissent des enseignes d’entrepreneurs de pompes funèbres, naturellement, eux, ils voient ça au pluriel, comme le marchand de fruits z’et légumes vend ses marchandises au pluriel.
Quoi qu’il en soit, aucun rapport avec les pompes qui sont des chaussures ! Ces pompes-là, les chaussures, sont un dérivé familier d’une autre pompe, arrivée en français au XVe siècle, en provenance des Pays-Bas : la machine destinée à pousser ou à aspirer de l’air ou des liquides. L’Académie explique que le nom a ensuite été "donné par plaisanterie à une chaussure dont la semelle est percée et, par extension, à n’importe quelle chaussure", puisqu’une chaussure dont la semelle est percée, c’est vrai, ça aspire l’eau de pluie.
Et n’oublions pas une dernière pompe, la "pompe à huile", cette fougasse (euh, peut-être un peu grasse ?) qui fait partie des treize délicieux desserts préparés pour les repas de Noël provençaux.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte