Cette année, vous êtes peut-être passé à côté de la naissance de deux jumelles dont la mère est âgée de 74 ans. C'est un record mondial, avec cet accouchement, cette femme indienne est rentrée dans l’Histoire. Une année 2019 qui ne s'est pas arrêtée là puisqu'en octobre, c'est une Chinoise de 67 ans qui mettait au monde une petite fille. Cette fois-ci, c'est un peu différent car les médecins indiquent qu'il s'agit d'une grossesse naturelle et non pas in-vitro.
Un progrès pour la science, mais pas vraiment selon Joëlle Belaisch Allart, présidente de la société française de gynécologie : "Je ne vois pas la prouesse. Je trouve que c'est un échec. Ce pauvre enfant qui va naître, si l'histoire est vraie, aura une mère de 87 ans quand il aura 20 ans. Et on sait tous qu'après 85 ans les choses se gâtent sérieusement. Ce n'est pas très drôle comme enfance. Ce n'est pas très drôle comme adolescence. Il y a des limites. 45 ans, c'est bien. Éventuellement, dans certains cas, 45-50, mais sûrement pas au-delà. Il y a un âge pour être parent et un âge pour être grand-parent".
Cette course à celle qui accouchera le plus tardivement inquiète de nombreux médecins. On semble faire fi des risques pour la mère et l'enfant. Et les problèmes peuvent être nombreux en cas de grossesse particulièrement tardive. Risque de malformation, maladie infectieuse, rapport parents-enfant complètement chamboulé.
La grossesse a 50-60 ans est une réalité. De plus en plus de femmes sont tentées, oubliant parfois les petits bouleversements du quotidien. Une grossesse naturelle à 67 ans est extrêmement rare mais les grossesses tardives par fécondation in-vitro pourraient se multiplier car en septembre dernier, l'Assemblée nationale votait un texte ouvrant le droit à l'auto-conservation des ovocytes pour toutes les femmes, or raison médicale.
Une manière de s'adapter aux nouvelles normes puisqu'en 2019, 25 % des femmes ont plus de 35 ans quand elles accouchent pour la première fois. Congeler ses ovocytes pourrait donc faciliter la vie de nombreuses Françaises à condition de ne pas laisser passer son âge biologique.
"La médecine progresse mais nous n'avons pas de baguettes magiques pour rajeunir les ovaires. Là je crois que c'est un point très important. Les dames sont leurrées par ce que j'appelle 'les gros ventres médiatiques'. Elles voient des dames très connues de 45 ans enceintes et elles pensent que c'est vraiment leur grossesse à elles. C'est faux. L'image de la femme carriériste est une fausse image. Toutes les études actuelles montrent que les femmes qui font des enfants tard, c'est parce qu’elles n'ont pas rencontré celui, parfois celle, avec qui faire un enfant. Attention, il y a un progrès à faire. Il faut aussi convaincre les hommes qu'il faut faire des enfants plus tôt. Et ils ne sont pas convaincus", conclut Joëlle Belaisch Allart.
Les hommes absents de cette chronique ont aussi leur rôle à jouer. On s'interroge sur l'âge des mères mais être père tardivement, ça se réfléchit et étrangement, c'est une question assez peu posée.
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