Mutuelles : "Plus on vieillit, plus on paye cher", l'incompréhension des retraités face à l'augmentation des tarifs en 2025
Avec des dépenses de santé en progression, la hausse des tarifs des mutuelles était inévitable, selon la Mutualité française. Un vrai coup au moral et au portefeuille pour Bernadette, une Toulousaine de 70 ans, qui dénonce au micro de RTL cette nouvelle augmentation : "Plus on vieillit, plus on paye cher, ce qui n'est pas normal."
La France n'a toujours pas voté de budget spécifique pour 2025, mais le budget santé des Français est déjà en train de s'envoler. Le chiffre est tombé ce mercredi 18 décembre : +6% en moyenne pour les tarifs des mutuelles. Une hausse moins forte qu'en 2024, mais bien supérieure à celle observée sur la dernière décennie, a indiqué la Mutualité française, la fédération qui les représente.
Cette augmentation "est inévitable" en raison de plusieurs facteurs, dont la hausse "structurelle" des dépenses de santé en France, soit 5,2% en 2023, a-t-elle poursuivi. Pour elle, "ces évolutions tendancielles à la hausse" s'expliquent par un "vieillissement de la population", un "accès à de nouveaux traitements et technologies médicales" et à une "meilleure reconnaissance des métiers de santé".
À cet effet structurel est venu s'ajouter une participation plus grande des complémentaires santé au financement de certaines dépenses, comme les frais dentaires - dont les complémentaires santé assument désormais 40%, contre 30% avant 2023, a ajouté la Mutualité française. "Nous comprenons que les personnes s'interrogent sur cette augmentation, mais celle-ci se fait au niveau strictement nécessaire pour pérenniser la protection de tous", a souligné le président de la Mutualité, Éric Chenut, dans le communiqué.
"Il faut arrêter de taper sur les retraités"
Dans son petit appartement toulousain, Bernadette, 70 ans, a calculé le prix que lui coûtera sa mutuelle désormais chaque mois : près de 160 euros en prenant en compte l'augmentation d'environ 6% en 2025. Un vrai coup au moral quelques jours avant les fêtes pour cette bénévole au Secours populaire. "La retraite va augmenter, mais la mutuelle augmente beaucoup plus. Plus on vieillit, plus on paye cher", a-t-elle ajouté. Selon qui "il faut arrêter de taper sur les retraités".
Quand elle travaillait il y a encore trois ans, Bernadette payait quatre fois moins cher pour une mutuelle dont elle ne peut se priver (les yeux et les dents dans son cas). Alors que le service offert, lui, a tendance à diminuer. Comme "les gouttes à mettre dans les yeux" par exemple. Ces gouttes étaient "avant remboursées". Aujourd'hui, elle paye "3,50 euros" de sa poche. "Si ça augmente tous les ans comme ça, ça va être très difficile", a-t-elle déploré.
Face à ce constat, Bernadette va partir en quête d'une nouvelle mutuelle pour tenter de réduire une facture devenue insupportable.
