Élucider le mystère de la mort du petit Émile : voilà la lourde mission confiée aux experts de la gendarmerie qui sont en première ligne au hameau du Haut-Vernet depuis la découverte du crâne de l'enfant de 2 ans et demi par une promeneuse samedi 30 mars. Ces scientifiques hyper spécialisés travaillent nuit et jour pour retrouver le reste du corps du garçon et déterminer la cause de sa mort.
Parmi les 130 gendarmes mobilisés, il y a d'abord des anthropologues, qui sont des spécialistes des ossements humains. Ils vont aider les enquêteurs à identifier les restes du jeune garçon, selon ce qui sera retrouvé. Caroline Rambaud, médecin légiste à l'hôpital Raymond Poincarré de Garches, estime qu'il s'agit d'une priorité : "La difficulté, ça va être de retrouver tous les os, de façon à faire un examen anthropologique approfondi pour essayer de trouver des lésions traumatiques qui pourraient orienter vers la cause de la mort. Cela étant, même avec le reste du corps, on n'est pas sûrs de trouver les réponses. Si c'est un étouffement par exemple, ça ne laisse pas de traces sur les os."
Les anthropologues sont capables, très rapidement, de déterminer si les os retrouvés sont humains, puis de définir l'âge, la taille et le sexe. Invité il y a quelques mois sur RTL, Franck Naulleau, anthropologue à l'IRCGN, la gendarmerie scientifique, racontait son métier : "On est en mesure de retrouver si c'est un crâne d'enfant, d'adulte et donner un âge estimatif du crâne : est-ce que l'enfant a plutôt 5, 10, 15 ans ? On regarde aussi si, sur ces ossements, on retrouve des anciennes fractures, des prothèses, des particularités...". Une analyse particulièrement importante dans le cas du petit Émile, parce que le secteur du Haut Vernet est particulièrement sauvage avec peu de passage humain et les enquêteurs pourraient trouver de nombreux os d'animaux.
Sur ce site de fouille, les gendarmes peuvent aussi compter sur des entomologistes, les spécialistes des insectes. En l'absence de corps et en présence seulement d'ossements, les entomologistes vont aider à dater le décès du jeune garçon grâce aux insectes présents autour des restes humains. Selon les stades de décomposition, les petites bêtes se renouvellent, changent. Or, si on sait lesquels sont présents au moment de la découverte, on peut dater approximativement le moment du décès. Enfin, s'il y a une incohérence entre les insectes retrouvés et l'état d'altération du corps, cela veut dire qu'il a été déplacé.
D'autres types d'experts travaillent dans ce ravin, derrière le Haut-Vernet. Ils analysent notamment le biotope, c'est-à-dire, l'environnement naturel où a été retrouvé ce crâne. L'objectif est de déterminer s'il y a de la terre dessus et si cette terre correspond à celle de la scène de découverte. Si ce n'est pas, cela voudra dire également que les ossements ont été déplacés.
Sur le terrain, la configuration de la zone complique les recherches et le travail des experts. En contrebas du hameau du Haut Vernet, c'est sur ce qu'on appelle le ravin des Auges qu'ont lieu les fouilles. C'est un espace divisé en deux : une première partie très abrupte en flanc de montagne avec des sentiers très escarpés. Une seconde moins pentue, ce qui ne veut pas dire plus facile d'accès, puisque la météo rebat continuellement les cartes. Au Haut Vernet, situé à 1.200 m d'altitude, les averses de grêle et de neige se sont succédé, sans oublier les forts épisodes de pluie, ce qui donne une terre très boueuse avec, au-dessus, une couche de gel puisque ce mardi matin, le thermomètre affiche 0 °C.
Cette configuration spécifique, les habitants en ont l'habitude. Mathilde vit dans le hameau avec ces deux enfants et son mari et confirme que "la nature est sauvage et peu accessible". "Cet été, quand on a fait les battues, il y avait certains endroits difficiles d'accès avec des ronces, des trous, des ravins, une végétation très abondante, très pierreuse... Ça reste une nature hostile et difficile à explorer de fond en comble", poursuit-elle.
Aurélien S, lieutenant de la gendarmerie et pilote de drones, atteste également de ces difficultés. Lundi, à l'aide de cette technologie de pointe, il a survolé toute la zone. "Il s'agit d'un terrain de basse montagne, qui est très accidenté, avec beaucoup de dénivelés et une végétation qui est très forte, pas forcément facile à traverser", explique-t-il.
Comme l'indique la gendarmerie, ce sont les meilleurs experts qui sont sur place, équipés de leurs caméras thermiques et infrarouges. Les dronistes de l'IRCGN travaillent au centimètre près, avec pour seul et unique objectif : retrouver un indice pour remonter le fil.
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