Deuxième jour de manifestations en Poitou-Charentes, cette fois-ci à La Rochelle, où 3.500 à 6.000 personnes défilent en ce moment. 200 manifestants bloquaient le port depuis 6 heures ce samedi 20 juillet, installés devant les bâtiments d'un négociant en céréales qui selon eux appuie la construction de méga-bassines.
Mais ils ont dû évacuer les lieux : la situation, d'abord calme, s'est tendue vers 11 heures quand les gendarmes ont tiré des grenades lacrymogènes après plusieurs sommations.
Ils ont été accueillis par d'autres manifestants au parc Charruyer dans la joie et la bonne humeur. "On se sent soutenus, c'est bien organisé. Vous voyez les tracteurs qui arrivent ? On est en réunion avec tout le monde pour faire pression contre les mégabassines", raconte une manifestante.
"De très nombreux éléments radicaux d'ultra gauche à La Rochelle, dans le cadre des 'manifestations' de Sainte-Soline, s'attaquent aux biens et viennent de saccager un supermarché. 5 interpellations", a notamment indiqué Gérald Darmanin à la mi-journée. "On a du mal à voir le rapport avec la défense de l'environnement... Soutien indéfectible aux forces de l'ordre", a confié le ministre de l'Intérieur sur X (ex-Twitter).
Les organisateurs de la manifestation promettent "une ambiance de fête, de Carnaval". "Le droit de manifester est un droit acquis, il n'y a pas de problème. Ce que nous redoutons, et c'est pour ça que nous avons pris des mesures, ce sont des gens, des black blocs, qui ne viennent pas pour manifester mais pour casser", a déclaré Catherine Leonidas, première adjointe à la mairie (DVG) de La Rochelle. 3.000 gendarmes sont toujours mobilisés.
Invitée de RTL Matin, l'adjointe au maire explique que la ville a pris un certain nombre de mesures : "report de la braderie, annulation du marché aux puces et du marché artisanal, fermeture des terrasses des cafés", liste-t-elle, "pour éviter que des tables, des chaises, ne deviennent des armes par destination".
Pour la braderie, tradition du mois de juillet à la Rochelle, "on invite les touristes et les rochelais à revenir vendredi et samedi prochain", ajoute l'élue.
Ce matin au port, il y a eu de la musique et des prises de parole : dans l'ensemble tout s'est fait dans la bonne humeur, avant l'intervention des forces de l'ordre. "Ce sera un souvenir mémorable, ça s'est extrêmement bien organisé. On est partis de l'Ile de Ré dans la nuit, on est arrivés ici sans encombre, sans avoir fait de mal à personne", raconte Frédéric, arrivé à l'aube. Il est venu notamment dénoncer "l'agriculture industrielle".
Les participants de la manifestation se sont scindés en deux cortèges, l'un part vers le nord et l'autre vers le sud, avec des parcours changeants, dans le but toujours d'éviter les nombreux barrages des forces de l'ordre.
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