Quatre mois après le passage du cyclone Chido, les habitants de Mayotte peinent à entrevoir le bout du tunnel. En décembre, la tempête avait fait 40 morts et 3,5 milliards d'euros de dommages. Depuis, la reconstruction est lente, malgré les promesses de l'État et l'adoption d'une loi d'urgence en février. Pour l'accélérer, Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée de cinq jours dans l'océan Indien. Le président était venu constater l'ampleur des dégâts le 18 décembre et avait alors promis de revenir.
Le 101e département français avait été balayé par des vents allant jusqu'à 230 km/h. "L'eau est rentrée par les fenêtres, on la voyait monter dans l'appartement et on avait peur que les fenêtres lâchent. On a dû se mettre à l'abri dans la chambre. On a eu très peur, on s'est presque vu mourir. Depuis mon appartement, j'ai vue sur le plus grand bidonville de France et tout s'est envolé", se souvient un habitant.
Des milliers d’habitations éventrées, des forêts couchées et une situation humanitaire et sanitaire toujours très difficile. Sur place, des tonnes, voire des montagnes de déchets jonchent encore les routes et les abords des villes, symbole d’un archipel qui se relève tout doucement de la catastrophe. Quatre mois après, les bâches font toujours office de toit ou de fenêtres. "Il n’y a aucune reconstruction, rien !", s’emportent des élus locaux.
Les Mahorais et Mahoraises attendent toujours l’aide et l’argent qui leur permettra de rebricoler une maison. Le ministère des Outre-Mer doit présenter, à l’occasion du déplacement d'Emmanuel Macron lundi 21 avril, un projet de loi très attendu pour la reconstruction de l’archipel.
Ce projet de loi devrait établir la facture et investir une enveloppe équivalente. Des moyens plus qu’attendus pour une île "défigurée", "dévastée", "au fond du gouffre" et "par terre", selon les termes employés par les habitants.
Au milieu du chaos, la plupart des élèves ont retrouvé leur classe, même si cela a pris du temps. Dans le collège de Majicavo dans le nord de Mamoudzou, la capitale, les collégiens sont en classe tous les jours depuis un mois. La situation est plus compliquée pour l’école primaire à côté, car les bâtiments sont plus anciens donc plus touchés et ne permettent toujours pas d’accueillir des écoliers. Du CP au CM2, ils viennent donc faire classe dans le collège, mais seulement deux heures par jour. La situation est la même pour la plupart des écoles primaires de Mayotte, ce qui inquiète les professeurs sur le retard d’apprentissage.
L’économie tourne toujours au ralenti, malgré les 6.600 euros d’aide en moyenne versés aux entreprises. Insuffisant pour beaucoup, car les outils de travail et les locaux ont été détruits. Le secteur du tourisme souffre toujours avec un tiers des établissements de l’hôtellerie-restauration n’ont pas rouvert.
Enfin, côté agriculture, les serres ont été soufflées, les plantations fauchées et les élevages tués. Le monde agricole mahorais est "à terre", selon Ange Dussomme, président des Jeunes agriculteurs d’outre-mer.
Avant, l’île était autosuffisante pour les œufs et doit maintenant les importer de sa voisine de La Réunion. L’économie mahoraise, déjà en crise avant le cyclone, mettra des mois, voire des années à sortir pleinement la tête de l’eau.
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